Saurel Jacques
1933, Paris
Ses parents, d’origine juive polonaise, sont arrivés dans les années 1920. Quatre enfants naissent au sein de la famille Szwarcenberg : Irène (1931), Jacques (1933) puis Roger (1934) et Alice (1936).
Au début de l’offensive, le père s’engage dans la Légion étrangère française. Il est fait prisonnier en juin 1940, envoyé dans un camp de prisonnier à Hombourg-Haut dépendant du Stalag XII F de Forbach, devenue alors ville allemande (Moselle).
Durant l’année 1942, la majeure partie des membres de sa famille, oncles, tante, cousins et petits-cousins sont arrêtés et déportés. En octobre, sa petite sœur Alice est placée dans une ferme de la Sarthe. La famille se pense protégée des rafles grâce au statut de prisonnier de guerre du père.
Jacques, Roger, Irène et leur mère sont arrêtés dans la nuit du 3 au 4 février 1944 chez eux par la police française, transférés au camp de Drancy.
Ils sont déportés le 3 mai 1944 par train de voyageurs à Bergen-Belsen comme famille de prisonnier de guerre protégé par la Convention de Genève. Comme eux, 177 femmes de prisonniers de guerre juifs (dont 41 mères) et 77 enfants (dont 15 sans leur mère) sont déportés vers ce camp (258 personnes)
Le 9 avril 1945, ils sont « évacués » avec environ 2 000 juifs par le « Train fantôme » peu avant la libération du camp devenu un mouroir.
Le 23 avril, les Allemands abandonnent le train près du village de Tröbitz (Land de Brandebourg). Ils sont libres. Entre le départ et l'arrêt du train, des centaines de déportés sont morts. Jacques et sa sœur sont atteints du typhus. Ils sont rapatriés en juin et retrouvent leur père et leur petite sœur.
Après guerre, il travaille dans le prêt-à-porter puis dans la coiffure.
Il décide de changer de nom en 1963.
Il a été secrétaire général de l'Amicale de Bergen-Belsen et a rédigé ses mémoires : De Drancy à Bergen-Belsen. 1944-1945, Paris, Le Manuscrit, FMS, 2006 (publiées en anglais, allemand, italien).
Il est officier de la Légion d’honneur.