Schaffer Paul

Pologne / Auschwitz - Complexe concentrationnaire

1924, Vienne

Il naît dans une famille de la bourgeoisie juive autrichienne, sensible au sionisme et pratiquante. Il vit une enfance heureuse, entouré de sa sœur, ses parents et sa grand-mère. Sa vie change brutalement avec l’occupation de Vienne par les nazis et l’annexion de l’Autriche. Il découvre les humiliations, les persécutions. Ils émigrent clandestinement le 27 novembre 1938 en direction de la Belgique.

En mai 1940, la famille est évacuée vers la France ; elle s’installe dans le Sud-ouest, à Revel, non loin de Toulouse. Paul ne va plus à l’école, il s’occupe du jardinage et effectue divers travaux domestiques tout en apprenant le métier d'ébéniste.

A la fin 1940, ils sont victimes de la loi de Vichy du 4 octobre 1940 qui autorise les préfets à interner les Juifs étrangers. Les Schaffer doivent rejoindre « un camp de famille », le camp de Noé, où sont internés essentiellement des Juifs réfugiés d’Allemagne et d’Autriche. Une amie de la famille, habitante de Revel, use de son influence auprès de la préfecture, permettant à la famille de quitter le camp pour être assignée en résidence surveillée.

A la suite de la rafle du Vel’ d’Hiv’, les Allemands font pression sur Laval, chef du gouvernement de Vichy, pour que les Juifs étrangers de la zone Sud soient également déportés. Paul est arrêté le 26 août 1942 avec sa mère et sa sœur. Le père, malade, est jugé intransportable. Ils sont transférés au camp de Drancy et déportés à Auschwitz-Birkenau le 4 septembre 1942, par le convoi 28. Les deux femmes sont gazées dès leur arrivée.

Paul est tout d’abord interné dans deux camps de travaux forcés, satellites d’Auschwitz, Tarnovitz puis Schoppinitz, avant d’être envoyé à Birkenau en novembre 1943. En avril 1944, il est transféré au camp annexe de Bobrek où il doit travailler pour la société Siemens. Il y rencontre Simone Veil (Jacob), sa soeur et sa mère.
En janvier 1945, il subit la « marche de la mort » vers Gleiwitz. Il réussit à s’échapper d’un transport. Libre, il reste à Cracovie jusqu’au mois d’avril 1945. Il est rapatrié d'Odessa vers Marseille.

Une fois en France, il retourne à Revel, lieu de son arrestation. Il y apprend la mort de son père. Il s’installe à Toulouse où il commence à travailler. Il obtient une bourse et reprend ses études en 1945. D’abord électronicien, il entamera ensuite une brillante carrière d’industriel, après avoir été enseignant dans une école juive de l'ORT (Organisation, Reconstruction, Travail).

Paul Schaffer a été témoin au procès d'Auschwitz qui s'est tenu à Francfort de 1963 à 1965.
A la demande de ses élèves auprès desquels il a témoigné, Paul a rédigé son témoignage : Le soleil voilé, éd. Société des Ecrivains, 2003
Il a été vice-président de Yad Vashem France et est vice-président de l'Union des déportés d'Auschwitz.

 

Ma fuite d’Autriche

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Familles juives migrantes |

En résidence surveillée à Revel

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Situation d'apatride |

Nous devions transformer une briqueterie en usine de métallurgie

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La construction de l’usine à Bobrek

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Madame Jacob et ses deux filles, Milou et Simone

Schaffer Paul
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