Les SS enfonçaient la tête de ceux qui respiraient encore pour qu’ils meurent noyés

Les invalides de la 32 n’avaient même pas le droit d’être habillés. Ils portaient un caleçon et un maillot de corps. Les Kapos et les Stubendienst leur volaient un peu de la nourriture qu’ils recevaient, nous ne pouvions pas les approcher pour leur donner un morceau de pain. Ces déportés recevaient trois ou quatre douches par jour. Les SS bouchaient toutes les grilles d’évacuation et la mare se transformait en piscine. Ils tournaient autour des prisonniers et le déporté qui sortait de dessous le jet recevait un coup de gourdin. Ça durait d’une demi-heure à trois quarts d’heure. Les SS enfonçaient la tête de ceux qui respiraient encore pour qu’ils meurent noyés. Ils finissaient au four crématoire. Des deux cents hommes, on n'en voyait sortir que deux ou trois qui marchaient en titubant jusqu'à leur baraque.

Montserrat ROIG, Les Catalans dans les camps nazis, Triangle bleu - Génériques, 2005, p. 328-329