Il recevait régulièrement les colis

La nourriture n’est pas trop abondante, aussi le grand mot d'ordre du camp s'appelle recevoir des paquets. Ne pouvant vous écrire ce qu'il voudrait bien, Jean m'a prié de vous dire qu'il recevait régulièrement les colis que vous lui envoyez, qu’il n'était pas nécessaire de lui mettre du café dans ces paquets étant préférable de remplacer cet article par un autre plus nutritif. En ce qui concerne le tabac et cigarettes, je dois vous indiquer que là-bas ils sont obligés de payer des frais de douane et, comme ils n’ont pas d’argent momentanément, ils doivent revendre une partie de leur tabac. Aussi, je puis vous conseiller de camoufler tout ce qui est article de fumeur. Voici un exemple : mettez votre tabac et cigarettes dans une boîte en carton de sucre blanc. A la visite du colis, cette boite ne sera pas ouverte et il n'y aura pas lieu de payer de douane. Vous pourrez également écrire une petite lettre que vous placerez soit dans un pain d'épice soit dans un paquet de biscuits.

 

Maurice RUTH, extrait d'une lettre envoyée le 8 cctobre 1943 de Anzin (62), après sa libération de la prison de Verviers avec 33 autres mineurs français, à la femme d'un camarade co-detenu du camp de Sachsenhausen.

Fonds de l'Amicale des Anciens Déportés et Familles de Disparus d'Oranienburg-Sachsenhausen, déposé aux Archives Nationales.