Paul Marcel
1900, Paris - 1982, L'île-Saint-Denis
Le 14 juillet 1900, un gosse abandonné est recueilli par l’Assistance publique. Son enfance et son adolescence, qu’il passe chez des paysans de la Sarthe, sont rudes, mais Marcel Paul s’y forge une personnalité exceptionnelle qui lui vaudra respect et amitié unanimes.
Militant communiste et syndicaliste, il ne supporte ni la misère ni l’injustice et, dès 1940, il entre dans l’action clandestine. Il est arrêté le 13 novembre 1941, emprisonné dans les prisons de la Santé, de Fontevraud, de Blois puis au camp de Royallieu, à Compiègne, d’où il est déporté à Auschwitz le 27 avril 1944, dans le convoi dit « des tatoués », puis transféré à Buchenwald, où il arrive le 14 mai. (Matricule 53067).
Il est affecté au Block 57 du Petit Camp et y reste pendant toute sa détention. Il participe à l’Union des déportés français et crée dans la clandestinité, avec Frédéric-Henri Manhès, le Comité des intérêts français (CIF) et la Brigade française d’action libératrice (BFAL), dont tous deux sont les chefs militaires. Marcel Paul dirige aussi, avec Manhès, le groupe des Français dans l’insurrection libératrice.
Dès son retour, il établit les fondations d’un rassemblement regroupant toutes les victimes du nazisme. Avec Frédéric-Henri Manhès, toujours, il crée la Fédération nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP), ainsi que l’Association française des déportés de Buchenwald-Dora et Kommandos.
Le 13 novembre 1945, il est ministre de la Production industrielle dans le gouvernement du général de Gaulle et organise, en 1946, la création d’EDF-GDF, après avoir proposé à Félix Gouin, alors président du gouvernement provisoire de la République française, la restructuration des centaines d’unités et d’usines de production et de distribution du gaz et de l’électricité sur tout le territoire national.
(Buchenwald par ses témoins, Histoire et dictionnaire du camp de concentration de Buchenwald-Dora et de ses kommandos (1937-1945), Paris, éditions Belin, 2014)