Marlot Eugène
1900 - 1998, Dijon
Il est issu d’une famille de paysans du village de Quincey (canton de Nuits-St-Georges, Côte-d'Or). En 1925, il se marie et devient métayer de ses parents. La crise de 1929 l'amène à changer de professions : d’abord gérant d’une épicerie pour une société dijonnaise dans le village de Corgoloin puis libraire à Beaune.
D'un milieu de gauche, Eugène Marlot a été conforté, tout jeune, dans ses idées par la Société laïque de gymnastique à laquelle il appartenait. En 1929-1930, il fait la rencontre décisive de Jean Bouhey, candidat de la SFIO aux élections législatives qui le convainc d'adhérer et de militer à la SFIO. Secrétaire de la section socialiste de Corgoloin puis premier adjoint en 1935, il participe très activement à la campagne électorale de 1936, qui voit l'élection de Jean Bouhey dans la circonscription de Beaune comme député du Front Populaire. Ce dernier est directeur du quotidien de gauche La Bourgogne républicaine auquel Eugène Marlot se consacre désormais. D'abord pacifiste, Eugène Marlot devient antimunichois sous l'influence de Jean Bouhey.
Mobilisé pendant « la drôle de guerre », il connaît la débâcle, la démobilisation, puis l'occupation à Beaune. En 1942, il entre dans un réseau de renseignement anglais, Agir, et, participe au lancement et à la diffusion de feuilles clandestines. Il est, en juillet 1943, le responsable régional de Libération-Nord.
Arrêté, le 11 août 1943, Eugène Marlot est emprisonné à Dijon, à Autun, à Paris (prison du Cherche-midi). Le 18 novembre 1943 il est transféré au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, en qualité de NN (Nuit et brouillard). Il survit aux violences des SS et des Kapos, à l'épuisement par la faim et surtout aux maladies, septicémie, dysenterie, typhus, grâce à l'attention d'amis, d'infirmiers et aux soins d'un médecin allemand détenu lui aussi. Le 2 septembre 1944, il est transféré au camp de Dachau où il est libéré le 29 avril 1945.
A son retour, il reprend son activité à La Bourgogne Républicaine - qui devient Les Dépêches. Il est élu conseiller municipal de Dijon et œuvre pour la réconciliation franco-allemande jusqu’à sa mort en 1998.
Il a rédigé un témoignage, Sac d'os, récit-témoignage, Dijon, Clea Micro Edition, 1999.