Baumzecer Moniek
1920, Radom (Pologne)
Moniek naît dans une famille juive hassidique pratiquante. De l’union de son père Abram et de sa mère Estera Liba Fridman naissent trois autres fils : Lejzer en 1917, Izaya (Charles) en 1921 et Samuel en 1930. La famille s’installe à Lodz et ouvre un magasin de tissus.
Moniek fréquente une école privée juive puis une Yeshiva (école talmudique), son père souhaitant qu’il devienne rabbin. Mais en 1936 Moniek arrête ses études et travaille avec son père. Parallèlement, il pratique la boxe au club sportif juif du Maccabi ; en 1938 il est sacré champion junior (poids coq) de Pologne.
La ville de Lodz est occupée par les troupes allemandes dès le 8 septembre 1939. Immédiatement, les juifs subissent des mesures discriminatoires : expulsion, spoliation et à partir de février 1940, l’enferment dans le ghetto.
En décembre, Moniek est réquisitionné pour travailler en Allemagne à la construction d’une autoroute. A partir de cette période, et jusqu’à la libération, il connaît une série de chantiers de travaux forcés et de camps : Selchow (nord-est de Berlin) ; juillet 1941, camp de Grunow (sud-est de Berlin) ; début 1942, camp de Christianstadt am Bober (Basse-Silésie, entreprise chimique Dynamit AG). A cette époque, il a une relation amoureuse avec la femme d’un SS en poste à Narvik (Norvège). Suspecté de cette « souillure raciale », il est arrêté par la Gestapo et emprisonné dans une prison de Francfort-sur-l’Oder.
A la fin novembre 1942, il est envoyé au camp de Mauthausen où il travaille à la carrière puis à l’aménagement d’un stade ; à cette époque, il échappe au massacre des juifs de son Kommando perpétré par les SS en représailles de la victoire soviétique à Stalingrad. C’est aussi à cette époque, qu’il est désigné pour servir de cobaye humain pour l’inoculation du typhus ; il tombe gravement malade. A la fin juillet, il est transféré au camp d’Auschwitz (Matricule 136 859) où il intègre le Kommando de la maçonnerie ; il travaille au camp d’Auschwitz II Birkenau puis au camp annexe de Babice.
Le 18 janvier 1945, il subit la « marche de la mort » qui le mène au camp de Mauthausen puis au camp annexe de Melk (usines d’armement dans les montagnes) puis début avril, au camp d’Ebensee.
Il est libéré le 6 mai par les troupes américaines. Peu après, il décide de partir en Palestine. Il voyage jusqu’à la région italienne des Pouilles. Il s’y marie avec Hanka. Peu après, le couple décide de partir pour Paris. Ils obtiennent la nationalité française en 1958.