Ringelblum Emmanuel
1900, Buczacz, (Pologne annexée par l'Autriche-Hongrie) – 1944, Varsovie
Etudiant, il milite auprès des organisations politiques et sociales juives. En 1927, il soutient une thèse de doctorat sur les juifs à Varsovie, des temps anciens jusqu'à 1527. À partir de 1930, il œuvre pour l'American jewish Joint Distribution Committee et coordonne l’aide aux Juifs exilés d'Allemagne en 1938 et 1939.
Le 1er septembre 1939, alors en Suisse où il assiste au congrès sioniste mondial, il décide de rentrer en Pologne. A Varsovie, il devient le secrétaire de la Commission de coordination des organisations sociales juives qui précède l'Entraide sociale juive.
Au sein du ghetto, il dirige l’opération secrète, Oyneg Shabbos (en yiddish, Joie du Chabbat) avec d’autres intellectuels, visant à rassembler et sauvegarder des renseignements sur les événements en cours, ghettoïsation, déportation, assassinat. Une partie a été retrouvée cachée dans des caves de la ville en 1946 et 1950.
Dès le début de l'occupation allemande, Emmanuel Ringelblum entreprend la rédaction d'un journal, « une chronique du ghetto de Varsovie ». Début 1943, il parvient à s'évader du ghetto avec sa famille mais y retourne pour participer au soulèvement. Capturé par les nazis, il est envoyé au camp de travail de Poniatow dont il s’évade pour se cacher dans Varsovie avec sa femme et sa fille. Arrêtés, ils sont mis à mort.
Les archives de Emmanuel Ringelblum sont inscrites au Registre « Mémoire du monde » de l’Unesco depuis 1999.
« Elles regroupent quelque 25 000 pages sauvées des ruines du ghetto de Varsovie. Elles comprennent des documents officiels, des documents sur la résistance du ghetto, des témoignages sur le sort des communautés juives pendant l'Holocauste, des textes littéraires, des œuvres d'art et des lettres privées rassemblés par des victimes de l'Holocauste pour l'information des générations futures. Cette collection est absolument unique en son genre tant par son origine que par sa valeur historique. Elle concerne surtout le plus grand ghetto de l'Europe nazie (quelque 500 000 habitants), mais couvre aussi l'ensemble de la Pologne occupée, apportant des informations sur la Shoah et le sort d'une communauté juive qui comptait 3 500 000 personnes. Presque tous les auteurs des documents des Archives Ringelblum sont morts, soit dans le ghetto, soit dans les camps d'extermination » (Unesco).