Allemagne / Bergen-Belsen

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Vue aérienne du camp prise par les Alliés, 13 septembre 1944. DR

L’histoire des prisonniers de guerre et des déportés de Bergen-Belsen ne peut s’expliquer sans faire référence à la guerre d’extermination allemande contre l’Union soviétique et à la phase finale de la Seconde Guerre mondiale. L’existence d’un camp de prisonniers de guerre et d’un camp de concentration, l’un directement à côté de l’autre, est une spécificité de Bergen-Belsen. L’hécatombe de 19 500 prisonniers de guerre soviétiques dès 1941 précède celle de 52 000 déportés en 1944-1945.

La déportation des otages juifs au ‘camp de l’échange’ de Bergen-Belsen constitue un cas exceptionnel où d’autres fins du projet national-socialiste priment sur celle de détruire les Juifs d’Europe. A partir de 1944, le camp de Bergen-Belsen se transforme, suite à l’utilisation de la main d’œuvre des déportés juifs et non-juifs dans l’industrie de guerre allemande et à l’évacuation des camps de concentration et des camps annexes face à l’avancée des troupes alliées.

Bergen-Belsen est un lieu de la politique d’anéantissement nationale-socialiste sans être un camp d’extermination ou un lieu d’exécutions massives par fusillades. À la différence d’Auschwitz-Birkenau et d’autres centres de mise à mort, les déportés de Bergen-Belsen ne meurent pas dans des chambres à gaz, mais suite à la négligence systématique, à l’arbitraire et aux violences des SS.

Plusieurs aspects de la Seconde Guerre mondiale et de la politique nationale-socialiste de persécution et d’anéantissement se retrouvent ainsi dans l’histoire des différents camps situés à Bergen-Belsen : la captivité des prisonniers de guerre, la détention des déportés dans le camp de concentration et, après la libération, la situation des rescapés au Displaced Persons Camp (camp de personnes déplacées).

Début : 1940
Fin : 15 avril 1945, libéré par les troupes britanniques
120 000 prisonniers et déportés dont 52 000 y trouvent la mort

Situation géographique et origines

Le camp de Bergen-Belsen se trouve dans le sud de la lande Basse-Saxonne, à 50 km au nord de Hanovre et 80 km au sud de Hambourg, au sud-est de Brême à vol d’oiseau. Il est situé au bord du terrain d’exercice militaire de Bergen aménagé à partir de 1935 dans le cadre du réarmement allemand. Initialement, il ne s’agit pas d’un camp, mais de baraquements pour ouvriers du bâtiment travaillant sur le chantier de la caserne de Bergen-Hohne.

Après la fin des travaux au camp militaire de Bergen en 1938, les baraquements servent de dépôt d’armes à l’armée allemande. À une distance de quelques kilomètres, près de la ville de Bergen, se trouve une rampe d’accès du chemin de fer desservant le terrain d’exercice militaire. En 1940, l’armée allemande aménage un camp de prisonniers de guerre dans les baraquements situés à Bergen-Belsen. La rampe d’accès devient le lieu d’arrivée et de départ de nombreux convois, d’abord de prisonniers de guerre, ensuite de déportés.

 

Le camp de prisonniers de guerre (1940-1945)

De l’automne 1940 au printemps 1941, l’armée allemande détient des prisonniers de guerre français et belges au camp de Bergen-Belsen. Ces prisonniers de guerre forment le détachement 601 du camp XI B pour hommes de troupe et sous-officiers. Généralement, les prisonniers de guerre français et belges de 1939/40 sont traités dans le respect des Conventions de Genève de 1929.

Au printemps 1941, lors des préparatifs de l’attaque contre l’Union Soviétique, l’armée allemande agrandit considérablement le camp et transforme Bergen-Belsen en camp de prisonniers indépendant XI C (311).

Après l’attaque contre l’Union Soviétique, plus de 21 000 prisonniers de guerre sont conduits à Bergen-Belsen, mais des baraques et sanitaires ainsi que des vivres et soins manquent. Dans la seule période de juillet 1941 à avril 1942, 14 000 prisonniers y meurent à cause de la famine, des maladies et du froid. Concernant les soldats soviétiques, l’armée allemande refuse de respecter les conventions internationales sur le traitement des prisonniers de guerre. De plus, les soldats juifs et les fonctionnaires communistes sont isolés à Bergen-Belsen et transférés au camp de concentration de Sachsenhausen afin d’y être assassinés. Le contraste entre le traitement des prisonniers de guerre français et belges, venant de l’Ouest de l’Europe, et l’hécatombe des prisonniers soviétiques venant de l’Est, révèle un aspect important de l’idéologie nationale-socialiste : la hiérarchie ‘raciale’ et le traitement des êtres humains qu’elle considère comme des ‘sous-hommes’.

En juin 1943, le camp XI C (311) est transformé en hôpital militaire dépendant du camp XI B. L’armée allemande en cède la moitié à la SS. L’Office central de l’administration de l’économie, SS-WVHA, y aménage le camp de concentration, de sorte que l’hôpital militaire et le camp de concentration de Bergen-Belsen coexistent jusqu’en janvier 1945. A ce moment, l’armée allemande transfert les prisonniers de guerre et internés militaires dans d’autres camps de prisonniers de guerre. En raison du surpeuplement du camp de concentration, le SS-WVHA reprend la totalité du camp.

En plus des 14 000 prisonniers de guerre soviétiques morts pendant l’hiver 1941/1942 au camp XI C (311), 5 500 prisonniers de guerre soviétiques sont décédés à l’hôpital militaire de Bergen-Belsen entre avril 1942 et janvier 1945.

Outre les soldats soviétiques, des internés militaires italiens auxquels les allemands refusent le statut de prisonniers de guerre après la capitulation italienne en septembre 1943, sont transférés à Bergen-Belsen. Puisque l’Allemagne nationale-socialiste les considère comme des traitres, leur traitement est aussi mauvais que celui des prisonniers soviétiques, sans pour autant être motivé par l’idéologie raciale. Entre juillet 1944 et janvier 1945, 142 internés militaires italiens sont morts à l’hôpital militaire de Bergen-Belsen.

A l’automne 1944, des prisonniers de guerre polonais, hommes et femmes, combattants du soulèvement national-polonais de Varsovie arrivent également à l’hôpital militaire de Bergen-Belsen. Contrairement aux soldats soviétiques et italiens, les Polonais et Polonaises capturés en 1944 sont, parfois seulement après leur protestation contre des infractions allemandes, traités dans le respect de la Convention de Genève de 1929.

 

Le camp de concentration (1943-1945)

Dès sa création en avril 1943, le camp de concentration de Bergen-Belsen fait partie intégrante du système concentrationnaire. Le camp se distingue toutefois, à bien des égards, de tous les autres camps de concentration durant les trois périodes de son existence.

Durant la première période, Bergen-Belsen sert en premier lieu de camp de rassemblement d’otages juifs, dit ‘camp de séjour pour juifs d’échange’, ‘camp de l’échange’ en bref.

Il s’agit d’hommes, femmes et enfants juifs que les Nationaux-Socialistes comptent échanger contre des ressortissants allemands internés dans des pays ennemis.

La deuxième période est liée au travail forcé des déportés dans l’industrie de guerre allemande. A partir de fin mars 1944, des hommes et à partir de mi-août 1944 des femmes, destinés à servir de main d’œuvre concentrationnaire sont transférés à Bergen-Belsen. Les hommes arrivant à Bergen-Belsen sont considérés comme momentanément inaptes au travail, tandis que les femmes doivent être transférées dans des camps de travail forcé de l’industrie de guerre allemande.

L’évolution pendant la troisième période du camp de concentration de Bergen-Belsen résulte de l’évacuation du centre de mise à mort d’Auschwitz et des camps de concentration et détachements de travail proche du front.

Début décembre 1944, l’évacuation du camp d’Auschwitz-Birkenau commence, et son commandant Joseph Kramer est nommé commandant du camp de concentration de Bergen-Belsen. Avec Kramer, une partie du personnel SS d’Auschwitz-Birkenau prend ses fonctions à Bergen-Belsen. En même temps, des milliers de déportés évacués commencent à arriver à Bergen-Belsen, camp beaucoup trop petit pour recevoir tous ces hommes, femmes et même enfants.

Enfin, l’évacuation d’autres camps de concentration et détachements de travail proche du front et les marches de la mort conduisent encore des milliers de déportés au camp qui se transforme en mouroir. Le 15 avril 1945, le camp est libéré par des troupes britanniques.

 

Le ‘camp de l’échange’ (1943-1945)

Lors de sa fondation en 1943, le camp n’est pas conçu comme un camp d’extermination ou un camp de travail, mais comme une réserve d’otages. Les Nationaux-Socialistes y détiennent des Juifs qu’ils comptent échanger contre des ressortissants allemands internés à l’étranger ennemi, contre de l’argent ou encore contre des marchandises. De plus, des Juifs ressortissants de pays neutres, proches ou alliés de l’Allemagne sont amenés à Bergen-Belsen afin d’être libérés pour éviter des conflits avec leur pays d’origine.

Sous la direction d’Heinrich Himmler, Chef de la SS et de la police allemande, le SS-WVHA et l’office central de la sécurité du Reich (RSHA) sont en charge du camp de concentration de Bergen-Belsen. En plus de la SS, le ministère des affaires étrangères est également impliqué dans les négociations sur les otages juifs détenus à Bergen-Belsen.

Lors de la création du ‘camp de l’échange’ les Nationaux-Socialistes parlent d’un camp d’internés civils. Or, lorsqu’ils constatent que la Croix-Rouge internationale a le droit de visiter les camps d’internés civils, ils le désignent : ‘camp de séjour de Bergen-Belsen’, afin d’éviter son contrôle, tout en sauvegardant les apparences. Ainsi, les otages juifs ne bénéficient plus de la protection de la Convention de Genève, comme la totalité des détenus des camps de concentration.

Entre 1943 et 1945, 14 600 hommes, femmes et enfants juifs qui espèrent pouvoir partir en Palestine ou vers des pays neutres arrivent au ‘camp de l’échange’. Ces otages juifs sont repartis dans différentes sections du ‘camp de l’échange’ selon leur nationalité et selon la possibilité d’échange ou de libération. Ainsi, des Juifs polonais disposant de certificats leur permettant d’émigrer en Palestine, ou des Juifs de nationalité nord- ou sud-américaine sont détenus dans le ‘camp spécial’. Puisqu’ils sont au courant de l’anéantissement des Juifs en Pologne, ils sont isolés des autres ‘Juifs d’échange’, pour éviter que ces nouvelles se répandent à Bergen-Belsen.

Dans le ‘camp des neutres’ se trouvent des Juifs susceptibles d’être relâchés vers des pays neutres. Il s’agit de ressortissants espagnols et portugais amenés de Grèce à Bergen-Belsen ainsi que des Juifs turcs. Des Juifs venant de Hongrie sont enfermés dans le camp des Hongrois, parmi eux un groupe dont le départ de Bergen-Belsen en Suisse en août 1944 et en décembre 1944 est négocié par le sioniste hongrois Rudolf Kasztner avec les SS.

D’autres Juifs venant de Grèce, des Pays-Bas, de l’Afrique du Nord, de France, de Yougoslavie et d’Albanie sont rassemblés au ‘camp de l’étoile’. Il s’agit de la plus grande section du ‘camp de l’échange’, nommé ainsi parce que les détenus sont obligés de porter l’étoile jaune sur leurs vêtements civils.

A la différence des autres Juifs du ‘camp de l’étoile’, 258 internés du camp de Drancy en France sont déportés à Bergen-Belsen soit en tant que personnalité-otage, soit en tant que femme ou enfant d’un prisonnier de guerre français. Parmi les 167 femmes de prisonnier de guerre, 42 sont déportées avec un ou plusieurs de leurs enfants. Mais parmi les 77 enfants de prisonnier de guerre à Bergen-Belsen, il y a 15 enfants déportés sans leur mère. En plus, l’une des femmes de prisonnier de guerre, arrêtée au tout début de sa grossesse, accouche d’une fille au ‘camp de l’étoile’ de Bergen-Belsen même.

Finalement, seuls 2 560 otages juifs de Bergen-Belsen seront mis en liberté, tandis que 2 150 autres seront assassinés après avoir été transférés au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Malgré leur statut d’otages, 1 400 déportés meurent au ‘camp de l’échange’ de Bergen-Belsen.

Dans toutes les sections du ‘camp de l’échange’, les conditions d’existence sont moins dures que dans d’autres camps de concentration, puisque les détenus sont considérés comme des otages.

Souvent, plusieurs membres d’une même famille se trouvent au ‘camp de l’échange’. Les hommes et les femmes sont hébergés dans des baraques séparées, mais peuvent passer du temps ensemble dans la journée. Les enfants restent dans les baraques des femmes, mais à partir de 15 ans, les garçons sont obligés de vivre dans les baraques des hommes.

Jusqu’en décembre 1944, les ‘Juifs d’échange’ ne sont pas directement soumis à un régime concentrationnaire, mais les hommes SS ne respectent pas toujours l’interdiction de maltraiter les otages. Souvent, ils sont privés de pain ou obligés de passer de longues heures à l’appel. Ces brimades sont d’autant plus dures que la nourriture est insuffisante. Les conditions d’existence ne sont pas exactement les mêmes dans les différentes sections du camp de l’échange. Ainsi, les détenus du camp de l’étoile sont obligés de travailler dans les cuisines du camp de l’échange, dans le ‘Kommando des chaussures’ chargé de la récupération du cuir encore utilisable ou dans le ‘Kommando des souches’ déterrant des racines d’arbres en tant que bois de chauffage.

Lorsque Joseph Kramer prend ses fonctions de commandant du camp de concentration de Bergen-Belsen, les conditions d’existence des ‘Juifs d’échange’ commencent à ressembler au régime concentrationnaire. Des Kapos, détenus chargés de certaines fonctions par la SS, remplacent l’autogestion juive dans les différentes sections du camp de l’échange, et les conditions d’existence, précaires dès la création du camp, se dégradent de plus en plus.

 

La transformation du camp (1944-1945)

Dès avril 1943, un petit groupe de détenus non-juifs se trouve dans une section à part du camp de concentration de Bergen-Belsen. Ces 520 hommes forment un ‘Kommando de construction’ chargé d’aménager le futur ‘camp de l’échange’. En début de l’année 1944, les détenus survivants de ce Kommando sont transférés dans d’autres camps de concentration.

A partir du printemps 1944, le camp de concentration de Bergen-Belsen se transforme. Cette évolution s’inscrit dans le changement de la structure des camps de concentration, suite à l’extension du système des camps annexes et aux transferts de déportés destinés au travail forcé durant la dernière phase de la seconde guerre mondiale.

 

Le camp des hommes (à partir de fin mars 1944)

À partir de mars 1944, une nouvelle section du camp, le ‘camp des hommes’, est aménagée afin d’héberger des déportés malades et affaiblis en provenance de différents camps de concentration. Dans le premier convoi arrivé le 27 mars 1944, se trouvent mille détenus non-juifs dont la moitié meurt après quatre semaines. Les détenus du ‘camp des hommes’ sont livrés à l’arbitraire de la SS. Ils souffrent de négligence systématique, de faim, de maladies et de sévices, beaucoup d’entre eux sont assassinés et des milliers meurent de faim, d’épuisement, de manque de soins médicaux et de violences.

Par ordre de la SS, le détenu-infirmier allemand Karl Rothe tue au moins 200 déportés par des injections de phénol en été 1944. Entre mars et novembre 1944, 4 500 hommes arrivent au camp des hommes, dont 400 sont transférés de Bergen-Belsen dans d’autres camps de concentration.

 

Le camp des femmes (à partir d’août 1944)

Dès la fin de l’été 1944, des milliers de femmes arrivent à Bergen-Belsen. Ces déportées sont parquées dans le ‘camp des femmes’ avant leur transfert dans des camps de travail forcé. Il s’agit surtout de femmes non-juives et juives polonaises et de femmes juives hongroises, mais également de quelques déportées juives de France ou des Pays-Bas. Au moins 9 000 femmes arrivent au camp des femmes entre août et novembre 1944. La plupart de ces femmes sont transférées dans des camps annexes d’autres camps de concentration, par exemple à Raguhn, camp de travail forcé dépendant de Buchenwald.

Certaines femmes, par exemple Anne et Margot Frank, sont détenues à Bergen-Belsen, mais elles ne sont pas transférées dans un camp de travail. Elles restent à Bergen-Belsen où Anne et Margot et des milliers d’autres meurent du typhus au printemps 1945.

Près d’usines d’armement, la SS crée trois camps annexes du camp de concentration de Bergen-Belsen. Près de 2 000 femmes déportées sont astreintes au travail forcé dans ces camps annexes à Bomlitz-Benefeld, Hambühren-Ovelgönne et Unterlüß-Altensothrieth.

De plus, des déportées considérées comme inaptes au travail sont transférées au camp des femmes de Bergen-Belsen. Parmi elles se trouvent des femmes enceintes au moment de leur arrestation mais dont l’état de grossesse n’est découvert que tardivement. Ces femmes ne reçoivent pas de soins spécifiques, et la plupart d’entre elles met au monde un enfant mort-né ou meurt elle-même au moment de l’accouchement. Seulement quelques rares bébés nés dans les semaines avant la libération et leurs mères survivent à l’hécatombe de Bergen-Belsen.

 

Le camp de rassemblement (décembre 1944 - avril 1945)

Le système concentrationnaire se transforme également du fait des transferts d’évacuation et finalement des ‘marches de la mort’. À partir de décembre 1944, le camp de concentration de Bergen-Belsen est la destination des convois d’évacuation d’autres camps de concentration, entre autres celui d’Auschwitz. Bergen-Belsen devient alors un ‘camp de rassemblement’ : 85 000 déportés arrivent et au moins 35 000 déportés meurent à Bergen-Belsen entre décembre 1944 et avril 1945.

A l’intérieur du camp, les différentes sections : le ‘camp de l’échange’, le ‘camp des hommes’ et le ‘camp des femmes’ subsistent. Les derniers mois avant la libération sont marqués par une situation dramatique. Le surpeuplement, le manque d’approvisionnement et les épidémies conduisent, après l'hécatombe des prisonniers de guerre en 1941/42, à l’hécatombe des déportés de Bergen-Belsen en 1945.

En raison du surpeuplement du camp de concentration, les forces armées allemandes dissolvent l’hôpital militaire pour prisonniers de guerre au début de l’année 1945. La SS reprend cette partie du camp principal afin d’y rassembler des milliers de femmes et enfants déportés.

Début avril 1945, une partie de la caserne de Bergen-Hohne proche du camp principal sert à détenir des déportés arrivés une semaine avant la libération. Il s’agit de 15 000 hommes arrivés du camp de concentration de Dora-Mittelbau.

En même temps, les 6 700 otages juifs qui se trouvent encore au ‘camp de l’échange’ de Bergen-Belsen sont transférés par trois convois vers le camp de concentration de Theresienstadt. Un seul convoi arrive à destination, tandis que deux autres sont libérés en cours de route, l’un par des troupes américaines à Farsleben près de Magdebourg, l’autre par des troupes soviétiques à Tröbitz près de Torgau. En plus des otages juifs morts au camp de Bergen-Belsen, plusieurs centaines de ces déportés sont morts durant les transferts ou après leur libération. Parmi ces otages morts se trouvent 26 hommes, femmes et enfants français. Les autres otages français sont presque tous libérés à Tröbitz, parmi eux le bébé né à Bergen-Belsen et sa mère.

 

La libération

Lorsque le front s’approche de Bergen-Belsen en avril 1945, les forces armées allemandes et les SS rendent le camp de concentration à l’armée britannique. Le but de cette reddition qui se déroule dans le cadre d’un accord d’armistice local, est d’éviter que les épidémies ne se répandent à l’extérieur du camp. Bien que les troupes britanniques ne soient aucunement préparées à ce qu’elles doivent affronter, elles s’appliquent immédiatement à organiser les premiers soins aux déportés et aménagent plusieurs hôpitaux d’urgence pour les survivants. Ainsi, la caserne de Bergen-Hohne proche du camp principal sert d'hôpital improvisé pour les déportés.

Trois jours après la libération, une unité de photographes et d’opérateurs britanniques commence à photographier et à filmer le camp. C’est au travers de ces images que Bergen-Belsen façonnera l’image générale des camps de concentration nationaux-socialistes dans le monde entier.

Les troupes britanniques prennent les déportés en charge, leur apportent les premiers soins et  capturent les SS du camp. Les déportés encore valides essaient également de s’organiser. Ainsi, des rescapés français établissent des listes de survivants afin de donner un signe de vie à leur famille en France.

Juste avant la reddition du territoire du camp de concentration aux forces britanniques, les SS réussissent à détruire tous les registres du camp. Plus de 120 000 détenus ont été internés au camp de concentration au cours des deux années de son existence, mais on ne connait qu’un peu plus de 50 000 noms de détenus à Bergen-Belsen. Plusieurs milliers de détenus étant transférés dans d’autres camps, il se trouvait jusqu’à 60 000 déportés en même temps à Bergen-Belsen.

Parmi les 120 000 détenus à Bergen-Belsen, 52 000, au moins, sont morts de la faim, de maladies et de la violence des SS avant ou au bout de quelques mois après leur libération.

Entre avril 1943 et avril 1945, le personnel SS du camp de concentration de Bergen-Belsen comptait au moins 480 personnes en tout, dont environ 45 femmes désignées : surveillantes. Seize hommes SS et seize surveillantes sont accusés lors du premier procès de Bergen-Belsen qui se déroule à Lunebourg entre le 17 septembre et le 17 novembre 1945. Le commandant du camp, Joseph Kramer, sept autres hommes SS et trois surveillantes sont condamnés à mort, tandis que d’autres reçoivent de peines de prison ou sont acquittés faute de preuves. Huit Kapos de Bergen-Belsen sont également condamnés à des peines de prison.

 

Le camp des personnes déplacées (1945-1950)

Après la libération, un camp pour personnes déplacées, des Juifs et des Polonais non-juifs, voit le jour dans la caserne de Bergen-Hohne, à proximité de l’ancien camp de concentration. Le statut de personne déplacée est d’abord attribué à tous les détenus des camps de concentration, prisonniers de guerre ou travailleurs forcés transférés en Allemagne durant la guerre. Mais, à la différence des Français, d’autres groupes de personnes déplacées, notamment ceux de l’Europe orientale, ne sont pas rapatriés au bout de quelques semaines, voire de quelques mois. À Bergen-Belsen, la partie du camp de personnes déplacées réservée aux Polonais non-juifs existe jusqu’à l’automne 1946, tandis que la partie réservée aux Juifs reste sur place jusqu’à 1950. Bergen-Belsen devient alors le plus grand camp de personnes déplacées juives de l’Allemagne, hébergeant jusqu’à 12 000 rescapés de la Shoah en attente de pouvoir émigrer.

Janine Doerry, PhD

Le Mémorial de Bergen-Belsen

Bergen-Belsen est, depuis 1945, un lieu du souvenir de portée internationale. Le Mémorial comprend aujourd’hui la surface entière occupée par l’ancien camp. Sur le terrain, des monuments commémoratifs de l’après-guerre rappellent que plus de 52 000 personnes ont péri dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Dans le cimetière des prisonniers de guerre soviétiques, un monument rend hommage aux 19 500 soldats soviétiques morts en captivité allemande à Bergen-Belsen et enterrés dans des fosses communes.

La fondation Mémoriaux de Basse-Saxe, créée en 2004, est en charge du Mémorial de Bergen-Belsen. Puisqu’il s’agit d’un lieu d’importance nationale et internationale, le Mémorial bénéficie du financement institutionnel de la République Fédérale d’Allemagne depuis 2009.

 

Historique du Mémorial

Dès la libération, une partie du camp de concentration est transformée en cimetière. Sur cette partie des lieux, les baraquements sont soit brûlés soit détruits, de sorte qu’il reste surtout des fosses communes auxquelles s’ajoutent des monuments commémoratifs. Le four crématoire du camp de concentration est également démonté.

Entre les tumulus qui couvrent les charniers, les rescapés créent des monuments dès 1945. D’une part, il s’agit d’une croix en bois érigée le 2 novembre 1945, le Jour des Morts, par des rescapés catholiques polonais, d’autre part, du moment juif inauguré lors du premier anniversaire de la libération le 16 avril 1946. Ces monuments représentent chacun un groupe important de Displaced Persons (personnes déplacées) libérées à Bergen-Belsen. De plus, ils ont chacun une portée religieuse et politique : Lors de l’érection de la croix, placée sur le lieu le plus élevé de l’ancien terrain du camp et dominant la plaine, un service œcuménique est célébré. Le placement du monument dans un endroit central entre les fosses communes les plus importantes y est en quelque sorte une réponse. De plus, le texte – hébreu et anglais – sur le monument juif fait allusion à Israël avant que le pays n’existe sous forme d’État :

« Qu’Israël et le monde entier se souviennent / des trente mille Juifs / exterminés au camp de concentration / de Bergen-Belsen / par les mains meurtrières des nazis / Terre ne couvre jamais le sang / versé sur toi ! / Ce premier anniversaire de la libération / le 15 avril 1946 / le 14 nissan 5706 / Comité Central Juif / Zone Britannique »

En effet, un membre du Comité central juif en zone d’occupation britannique, représentant des milliers de personnes déplacées juives, demande d’ouvrir les portes de la Palestine dans son discours prononcé lors du premier anniversaire de leur libération.

Après plusieurs années de débat sur la conception du Mémorial, la construction du monument central à la mémoire de tous les déportés du camp de concentration de Bergen-Belsen commence en 1948. Il s’agit d’un obélisque et d’un mur d’inscriptions déclinées dans les langues des déportés de différents pays. L’inauguration officielle du Mémorial de Bergen-Belsen a lieu le 30 novembre 1952. La cérémonie en présence du président de la République Fédérale Allemande, Theodor Heuss, et du Président du Congrès Juif Mondial, Nahum Goldmann, attire l’attention de la presse internationale. En même temps, le Land de Basse-Saxe prend en charge l’entretien du Mémorial de Bergen-Belsen.

En 1982, une inscription pour les Sintis est rajoutée sur le mur d’inscriptions, par suite de protestations contre leur discrimination persistante et leur non-représentation sur les lieux. Lors d’une grande manifestation sur le site du Mémorial de Bergen-Belsen en 1979, Simone Veil née Jacob, rescapée juive française de Bergen-Belsen qui vient d’être élue comme présidente du parlement européen, soutient la demande de reconnaissance du génocide des Sintis et Roms et d’égalité de traitement de ces minorité toujours discriminées.

Depuis 1999, à la différence des inscriptions nationales sur le mur d’inscriptions, une plaque déposée devant le monument rend hommage aux déportés selon les différents groupes de persécutés :

« Nous commémorons les hommes, / femmes et enfants venant de nombreux pays / détenus et tués / au camp de concentration de Bergen-Belsen / Opposants politiques / du national-socialisme / Juifs / Sintis et Roms / Homosexuels / Victimes d’une justice pervertie / Nous commémorons / les soldats qui ont péri dans le camp de prisonniers de guerre / venant de l’Union Soviétique et d’autres pays / 1999. »

Entre 1957 et 1969, un conflit entre la mémoire française de tradition républicaine et la mémoire juive oppose différents groupes de rescapés. L’exhumation prévue de corps de déportés français morts dans l’hôpital improvisé après la libération par les troupes britanniques est au cœur de ce conflit. Ces déportés français sont enterrés dans un cimetière situé à l’intérieur de la caserne de Bergen-Hohne dans lequel ils reposent parmi des déportés de diverses origines, entre autre d’origine juive. Puisque la loi religieuse interdit de toucher à une tombe juive, les préparatifs de l’exhumation provoquent l’opposition des associations de rescapés juifs de Bergen-Belsen et déclenchent un conflit international opposant également les gouvernements français et allemands. Une commission d’arbitrage décide en 1969 que le transfert de sépultures des déportés français n’aura pas lieu. Par la suite, les représentants de rescapés des différents pays sont consultés en vue d’une nouvelle conception du cimetière. En 1975, le cimetière réaménagé et une nouvelle sculpture composée d’arcs paraboliques, symbole universel de deuil, sont inaugurés.

Pendant le conflit, le Mémorial de Bergen-Belsen est également restructuré. Au début des années 1960, une nouvelle entrée et un réseau de chemins sont aménagés. Les tumulus des fosses communes sont relevés et respectivement entourés d’une enceinte en pierre. A la suite de plaintes de rescapés et d’associations de déportés français, les cendres dispersées près du four crématoire avant la libération sont également couvertes d’un tumulus. Sur l’ensemble du Mémorial, des axes de vue sont déboisés afin d’accentuer les monuments, les charniers et les stèles individuelles à la mémoire des déportés morts à Bergen-Belsen, érigées par leurs proches. Le site ressemble cependant à un parc paysager, et les anciens emplacements des bâtiments du camp restent invisibles.

Sur demande du Land de Basse-Saxe, l’historien Eberhard Kolb réalise une recherche scientifique sur le camp de concentration de Bergen-Belsen. Les résultats de sa recherche, parue en 1962 sous le titre « Bergen-Belsen. Histoire du ‘camp de séjour’ 1943-1945 », donnent lieu à l’élaboration d’une exposition permanente sur les persécutions nationaux-socialistes et le camp de concentration de Bergen-Belsen. A l’entrée du Mémorial, un centre de documentation dans lequel se trouve l’exposition composée de documents, de photos prises à la libération et d’une maquette du camp est ouvert au public en 1966.

Ensuite, les recherches sur Bergen-Belsen s’arrêtent et ne reprennent que dans les années 1980. En vue d’un agrandissement du centre de documentation, le Mémorial est doté d’une équipe de chercheurs en 1987 et, en 1988, de personnel éducatif. En 1990, le centre de documentation agrandi est ouvert au public. En plus d’un lieu de commémoration, le Mémorial de Bergen-Bergen-Belsen devient également un lieu d’apprentissage. Une nouvelle exposition permanente et des manifestations dans une salle de conférence, entre autre un film sur Bergen-Belsen, rendent accessible l’histoire du camp de prisonniers de guerre et du camp de concentration. De plus, le service aux visiteurs propose des visites accompagnées, notamment aux groupes scolaires.

Tandis que la moitié de l’ancien terrain du camp est transformée en Mémorial dès 1945, l’autre moitié est reboisée au fur et à mesure. Mais avant d’être démontés, les baraquements habités par les SS avant la libération sont utilisés pour y héberger des réfugiés allemands entre 1946 et 1953. Seulement dans les années 1990, des associations et organisations de jeunesse commencent à redécouvrir les emplacements des bâtiments sur cette partie du site historique. Lors de fouilles, ils mettent au jour des fondations de bâtiments ainsi que des réservoirs d’eau prévus pour lutter contre les incendies à l’intérieur du camp. Depuis 2007, la partie de l’ancien terrain du camp sur laquelle se trouvent ces ruines est reliée par un « chemin de pierre » au nouveau centre de documentation, bâtiment en béton brut inauguré la même année.

 

Le Mémorial de Bergen-Belsen de nos jours

Le Mémorial de Bergen-Belsen accueille plus de 250 000 visiteurs par an. Les visiteurs accèdent au Mémorial par une place centrale, devant le nouveau centre de documentation ouvert au public en 2007. De l’autre côté de la place se trouve le bâtiment du centre pédagogique, qui abrite également des expositions temporaires et des manifestations culturelles. Les visiteurs individuels ont la possibilité de s’informer sur l’histoire de Bergen-Belsen en se rendant à l’exposition permanente du centre de documentation. L’exposition permanente du Mémorial de Bergen-Belsen s’attache à retracer l’histoire du camp de prisonniers de guerre, du camp de concentration et du camp de personnes déplacées de Bergen-Belsen.

Le service aux visiteurs du Mémorial propose d’accompagner les groupes, sur réservation. Lors des visites guidées, le personnel du service aux visiteurs aborde l’histoire de ces trois camps différents avant de mettre l’accent spécifiquement sur un des camps ou des aspects particuliers de l’histoire de Bergen-Belsen.

Outre le département d’éducation, le Mémorial dispose d’un département de recherche et de documentation qui est en charge du livre de mémoire de Bergen-Belsen, du recueil de témoignages audiovisuels et de la collection de fonds d’archives. De même, il participe à divers projets de recherche et à l’élaboration d’expositions temporaires et itinérantes.

 

L’exposition permanente

En plus des documents historiques, l’exposition permanente présente des témoignages, dessins et objets des détenus ainsi que des images photographiées et filmées après la libération. Accompagnées de textes explicatifs, toutes ces pièces d’exposition sont inscrites dans le contexte respectif et mises en valeur en tant que sources à part entière. De cette façon, les médias visuels et audiovisuels prennent une place particulière dans la conception de l’exposition permanente.

C’est au travers des prises de vues de photographes et d’opérateurs britanniques, Bergen-Belsen a façonné l’image générale des camps de concentration nationaux-socialistes dans le monde entier. Les images donnent surtout une impression de l’hécatombe et de l’état des déportés peu de temps après leur libération, mais également une perception générale du camp de concentration. De plus, des stations audiovisuelles permettent de découvrir les témoignages de prisonniers de guerre, de déportés et de personnes déplacées. À la transcription allemande et anglaise du son original, qui rend accessibles des paroles des témoins, s’ajoutent des plaquettes qui donnent des informations biographiques sur chaque personne.

 

La conception topographique

Une nouvelle conception topographique est actuellement en cours de réalisation sur le terrain de l’ancien camp : La limite extérieure et les limites des sections à l’intérieur du camp ont été déboisées et plantées de gazon, les emplacements des baraques également. Des bornes d’information et des maquettes se trouvent sur la partie du terrain qui n’a pas été transformée en cimetière dans l’immédiat après-guerre. Le peu de ruines accessibles est révélé par des délimitations. De plus, un guide multimédia du site sous forme d’application pour tablettes numériques est disponible. Moyennant la réalité augmentée et virtuelle, le guide permet aux visiteurs de s’orienter sur l’ensemble de l’ancien terrain du camp. A l’aide d’une reconstruction numérique, mais plutôt abstraite, en trois dimensions des bâtiments historiques du camp de concentration, des sources, par exemple des dessins ou des textes de détenus, sont localisés dans l’endroit de leur genèse au camp. De cette façon, à part de la dimension temporelle, la dimension spatiale, particulièrement importante sur le site historique, est d’autant plus présente qu’il n’existe que très peu de ruines de l’époque du camp de concentration de Bergen-Belsen.

 

Les activités du département d’éducation

Depuis une quinzaine d’années, les activités du département d’éducation au Mémorial de Bergen-Belsen se reflètent dans le nombre croissant de groupes accompagnés par le service aux visiteurs : en 2015, plus de 1 100 groupes ont été accueillis, dont presque dix pour cent venaient de l’étranger. La grande majorité – 765 groupes – était composée d’élèves, mais on compte également 71 groupes de soldats, notamment allemands et britanniques.

Le service aux visiteurs du Mémorial propose des visites guidées et des journées d’études sur réservation. Une visite accompagnée de l’ancien terrain du camp et de l’exposition permanente dure de trois heures à trois heures et demi ; les journées d’étude durent six heures. Le service aux visiteurs propose ces offres en allemand, anglais, français, russe et d’autres langues étrangères. Lorsqu’ils souhaitent participer à une journée d’étude, les groupes peuvent choisir entre différents thèmes. Des informations détaillées sont disponibles en allemand et anglais sur le site internet du Mémorial de Bergen-Belsen. Outre ces offres standard, le département d’éducation du Mémorial de Bergen-Belsen et la fondation Mémoriaux de Basse-Saxe réalisent également d’autres projets, comme des séminaires de plusieurs jours, des rencontres avec des témoins, des rencontres internationales de jeunes et des séminaires de formation de professeurs et d’éducateurs travaillant dans l’encadrement de la jeunesse.

 

La rampe d’accès du chemin de fer

L’endroit de l’arrivée et du départ des convois de déportation, une rampe d’accès du chemin de fer, se trouvent à une distance de quelques kilomètres du Mémorial, près de la ville de Bergen. Sur le chemin, on traverse le petit village de Belsen et on passe devant la caserne de Bergen-Hohne, endroit où se trouvait le camp de personnes déplacées entre 1945 et 1950. La rampe d’accès est située sur un terrain militaire et les visiteurs sont donc obligés de faire une partie du chemin à pied avant d’arriver près d’un wagon de marchandises restauré. Il s’agit d’un objet historique et d’un monument commémoratif dans le même temps, aménagé par l’association « Arbeitsgemeinschaft (communauté de travail) Bergen-Belsen » qui pratique une citoyenneté active depuis plus de 30 ans. Entre autres, elle organise des commémorations, invite des rescapés et propose des voyages d’étude.

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Camp
Camps annexes et Kommandos

Bigielman Albert

Biographie

Bimbad - Bolla Madeleine

Biographie

Bimbad-Schuhmann Denise

Biographie

Christophe Francine

Biographie

Perahia Victor

Biographie

Placek Léon

Biographie

Saurel Jacques

Biographie

Widawski Doncourt Rosette

Biographie

Widawski Gellé Paulette

Biographie

Zylberstein Maurice

Biographie

Déportés transférés vers ce camp et/ou ses camps annexes et kommandos


Birin (Frère) (Untereiner Alfred)

Biographie

Choko Isabelle

Biographie

Falk Suzanne

Biographie

Helmer Geneviève

Biographie

Holstein Denise

Biographie

Jacquet-Silberstein Violette

Biographie

Petit Marcel

Biographie

Rolbant Sophie

Biographie

Bigielman Albert

1932, Paris - 2011, Paris

Son père, Mayer, de nationalité polonaise, engagé volontaire dans la légion étrangère, était prisonnier de guerre au stalag II B à Neustettin (Poméranie). Arrêté avec son frère et sa mère le 16 juillet 1942, lors des rafles du « Vel d’Hiv » mais libérés parce que les familles de prisonniers de guerre étaient encore épargnées. 

Arrêtés de nouveau dans la nuit du 3 au 4 février 1944 et internés au camp de Drancy. Son jeune frère, malade et hospitalisé a échappé à l’arrestation. Albert et sa maman âgée de 48 ans ont été déportés par le convoi du 3 mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Evacuée avec sa mère quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, Albert est atteint du typhus. Ils sont libérés à Tröbitz le 23 avril 1945 par l’armée soviétique après 13 jours d’errance.

À partir de la fin des années 1980, il s’investit dans le travail de mémoire. Il a été président de l’Association pour l’érection du monument du camp de Bergen Belsen au cimetière du Père Lachaise (1992-1994) puis président de l’Amicale des anciens déportés de Bergen-Belsen, de 1994 à sa disparition.

- J’ai eu douze ans à Bergen Belsen, Paris, Le Manuscrit, 2005

On se réfugiait dans les latrines

Bigielman Albert
Allemagne / Bergen-Belsen | Enfants - Nourissons | 01:59

Quelqu'un nous apprenait l'histoire de France

Bigielman Albert
Allemagne / Bergen-Belsen | Enfants - Nourissons | 01:58

Il y avait deux sociétés de femmes

Bigielman Albert
Allemagne / Bergen-Belsen | Origines et nationalités | 03:08

Je retrouvais ma mère le soir

Bigielman Albert
Allemagne / Bergen-Belsen | Enfants - Nourissons | 01:10

J'étais dans le coma durant six semaines

Bigielman Albert
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 01:14

A Trobïtz

Bigielman Albert
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 04:05

Bimbad - Bolla Madeleine

1930, Paris (née Bimbad)

Madeleine est la soeur de Denise Bimbad - Schuhmann

Leur père Fischel, d’origine lettonne, arrivé en France dans les années 1920, s’engage dans l’armée française à la déclaration de la guerre. Il est incorporé dans le 21ème régiment de marche des volontaires étrangers. Fait prisonnier, il est envoyé au stalag XII D à Trèves en Allemagne. Avant l’armistice, pendant l’exode, leur mère et les deux filles aboutissent à Lourdes où elles résident avant de retourner à Paris. Elles subissent les persécutions antisémites mais échappent aux rafles.

Le 22 janvier 1944, la police française les arrête. Elles sont internées au camp de Drancy. Le 2 mai 1944, Madeleine, Denise et leur mère Léa, âgée de 39 ans, sont déportées au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Evacuées avec leur mère quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, elles sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée soviétique à Tröbitz le 23 avril 1945.

Nous sommes des Juifs d'échange

Bimbad - Bolla Madeleine
Allemagne / Bergen-Belsen | Prisonniers - Statut d'otages | 01:17

Parmi nos mères, il y avait des groupes

Bimbad - Bolla Madeleine
Allemagne / Bergen-Belsen | Origines et nationalités | 02:11

Les Kapos étaient les aides zélés des SS

Bimbad - Bolla Madeleine
Allemagne / Bergen-Belsen | Prisonniers de fonction | 03:32

Nos mères ont chanté la Marseillaise le 14 juillet 1944

Bimbad - Bolla Madeleine
Allemagne / Bergen-Belsen | Situations concentrationnaires /Des résistances | 01:47

Ça été très dur pour nos mères

Bimbad - Bolla Madeleine
Allemagne / Bergen-Belsen | Epuisement des êtres | 02:58

Les prisonniers de guerre Russes étaient des morts vivants

Bimbad - Bolla Madeleine
Allemagne / Bergen-Belsen | Epuisement des êtres | 02:03

Un amas de cadavres, de plus en plus haut

Bimbad - Bolla Madeleine
Allemagne / Bergen-Belsen | Cadavres - Morts | 04:02

Bimbad-Schuhmann Denise

1936, Paris (née Bimbad)

Denise est la soeur de Madeleine Bimbad.

Leur père Fischel, d’origine lettonne, arrivé en France dans les années 1920, s’engage dans l’armée française à la déclaration de la guerre. Il est incorporé dans le 21ème régiment de marche des volontaires étrangers. Fait prisonnier, il est envoyé au stalag XII D à Trèves en Allemagne. Avant l’armistice, pendant l’exode, leur mère et les deux filles aboutissent à Lourdes où elles résident avant de retourner à Paris. Elles subissent les persécutions antisémites mais échappent aux rafles.

Le 22 janvier 1944, la police française les arrête. Elles sont internées au camp de Drancy. Le 2 mai 1944, Madeleine, Denise et leur mère Léa, âgée de 39 ans, sont déportées au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Evacuées avec leur mère quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, elles sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée soviétique à Tröbitz le 23 avril 1945.
 

Les Allemands qui nous gardaient étaient des sauvages

Bimbad-Schuhmann Denise
Allemagne / Bergen-Belsen | SS dans le camp | 03:54

Moi ce dont j'ai le plus soufffert, c'est la faim

Bimbad-Schuhmann Denise
Allemagne / Bergen-Belsen | La faim - La nourriture | 03:28

Les poux amenaient le typhus

Bimbad-Schuhmann Denise
Allemagne / Bergen-Belsen | Hygiène - Les parasites | 01:32

Une mère n'aurait pas donné à un autre enfant

Bimbad-Schuhmann Denise
Allemagne / Bergen-Belsen | Solidarité | 03:41

L'angoise que ma mère soit frappée par une souris grise

Bimbad-Schuhmann Denise
Allemagne / Bergen-Belsen | Dimension familiale | 02:10

L'arrivée de ceux d'Auschwitz, plus le froid et le typhus

Bimbad-Schuhmann Denise
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 04:24

Birin (Frère) (Untereiner Alfred)

1906, Veckersviller (Moselle annexée) - 1968

Il devient Frère Birin des Ecoles chrétiennes en rentrant en religion. En 1943, il participe aux mouvements de résistance en cachant des jeunes réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO), en leur founissant abri et faux papiers, en aidant des prisonniers évadés.

Le 15 décembre 1943, il est arrêté par la Gestapo dans sa salle de classe à Épernay. Incarcéré à Châlons-sur-Marne, il est transféré à Compiègne et déporté le 27 janvier 1944. Durant le transport, neuf jeunes de son wagon sont fusillés et les autres entassés nus dans le wagon en représailles d'évasions.

A Buchenwald (matricule 43652), il ne déclare pas son état d’homme d’église. Le 13 mars 1944, il est transféré à Dora, affecté au bureau de l’Arbeitsstatistik - service chargé de la gestion de la main d’œuvre, fonction qui lui permet d'aider des camarades. Dénoncé, il est torturé, emprisonné à Nordhausen, puis retransféré à Dora. Le 4 avril 1945, il subit une évacuation en train (six jours) suivie d'une marche de la mort vers le camp de Bergen-Belsen où il est libéré le 15 avril 1945, par les troupes britanniques.

Il a rédigé un témoignage dès son retour : 16 mois de Bagne. Buchenwald-Dora par le numéro 43.652, R. Dautelle, libraire éditeur, 1946

 

 

 


 

La mort était devenue pour nous une chose si naturelle

Birin (Frère) (Untereiner Alfred)
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort

Choko Isabelle

1928, Lodz (Pologne) (née Sztrauch)

Internée au ghetto de Lodz avec toute sa famille, entre début 1940 et août 1944. Son père décède au ghetto en février 1942. Elle est transférée avec sa mère au camp d’Auschwitz Birkenau en août 1944 lors de la « liquidation » du ghetto. Les deux femmes y restent quelques jours avant d'être envoyées, début septembre 1944, au camp de travail de Celle, près d'Hanovre (Allemagne) puis en février 1945 à Bergen-Belsen. Sa mère y décède au mois de mars 1945, de faim et de maladie. Libérée à Bergen-Belsen le 15 avril 1945. Malade, elle est transportée en Suède qui prend en charge sa convalescence.

A la fin de la guerre, demeurée seule, elle décide de venir vivre en France, accueillie par son oncle et sa tante.

- La Jeune Fille aux yeux bleus, Paris, Le Manuscrit, Coll. FMS, 2015

Nous sommes arrivés à Bergen

Choko Isabelle
Allemagne / Bergen-Belsen | Bergen-Belsen | 09:17

De Bergen-Belsen nous avons été transférées dans le Kommando de Waldeslust

Choko Isabelle
Allemagne / Bergen-Belsen | Bergen-Belsen | 06:34

Christophe Francine

1933, Paris

Son père, Robert, lieutenant de réserve, fait prisonnier à Clisson en juin 1940, est envoyé aux oflags XIII A à Nuremberg et XVII A en Autriche puis au camp de représailles X C à Lübeck.

Francine et sa maman Marcelle, âgée de 37 ans, de nationalité française, quittent Paris et passent la ligne de démarcation où elles sont arrêtées par la Feldgendarmerie le 26 juillet 1942, interrogées par la Wermacht, emprisonnées à La Rochefoucauld et Angoulême, puis internées aux camps de Poitiers, Drancy, Pithiviers, Beaune-la-Rolande et de nouveau à Drancy, un « parcours » de deux ans.

Déportée avec sa mère par le convoi du 2 mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen. Evacuée toutes les deux quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, elles sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée soviétique à Tröbitz le 23 avril 1945.

- Une Petite Fille Privilégiée, Paris, L’Harmattan, 1998
- Après les Camps, La vie, Paris, L’Harmattan, 2001
- Souvenirs en Marge, Paris, L’Harmattan, 2002
- La Photo Déchirée et Autres Poèmes, Paris, L’Harmattan, 2003
- Guy S’en Va. Deux Chroniques Parallèle, Paris, L’Harmattan, 2005
- La fête inconnue. L’Histoire d’une résistance enfantine à Bergen-Belsen 1944, Paris, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, 2007
- Mes Derniers Récits – Nouvelles, Paris, L’Harmattan, 2009
- Vous parlerez pour nous : Poèmes Concentrationnaires, Paris, L’Harmattan, 2010
- Le pêle-mêle, Paris, Dacres Editions, 2014
- Bergen-Belsen libéré, Paris, Fondation pour la mémoire de la Déportation 2015

Nous sommes des Juifs d'échange

Christophe Francine
Allemagne / Bergen-Belsen | Prisonniers - Statut d'otages | 01:17

Parmi nos mères, il y avait des groupes

Christophe Francine
Allemagne / Bergen-Belsen | Origines et nationalités | 02:11

Je me souviens de trois SS qui s'occupaient de notre camp

Christophe Francine
Allemagne / Bergen-Belsen | SS dans le camp | 01:22

Les Kapos étaient les aides zélés des SS

Christophe Francine
Allemagne / Bergen-Belsen | Prisonniers de fonction | 03:32

Nos mères ont chanté la Marseillaise le 14 juillet 1944

Christophe Francine
Allemagne / Bergen-Belsen | Situations concentrationnaires /Des résistances | 01:47

Ça été très dur pour nos mères

Christophe Francine
Allemagne / Bergen-Belsen | Epuisement des êtres | 02:58

Les prisonniers de guerre Russes étaient des morts vivants

Christophe Francine
Allemagne / Bergen-Belsen | Epuisement des êtres | 02:03

Un amas de cadavres, de plus en plus haut

Christophe Francine
Allemagne / Bergen-Belsen | Cadavres - Morts | 04:02

Falk Suzanne

1927, Paris – 2016, Paris (née Waligora)

Ses parents, d'origine juive polonaise, viennent en France en 1919. Ils s’installent dans le 11e arrondissement. La famille suit la tradition mais n’est pas religieuse. Ses parents sont des commerçant à leur compte : son père est tailleur, sa mère, finisseuse. Suzanne a un petit frère.

En 1940, son père s’engage ; il est fait prisonnier mais s’échappe. La mère et les deux enfants se réfugient à Rodez où son père les rejoint. Elle est lycéenne et devient scout.

Fin avril 1944, Suzanne et son père sont arrêtés à Rodez ; ils sont transférés à Toulouse puis au camp de Drancy. Là, au moment de la déportation, ils sont séparés. Son père est déporté par le convoi 73 (qui a été dirigé vers Kaunas en Lituanie) ; Suzanne est déportée à Auschwitz-Birkenau, par le convoi 74, le 20 mai.

Au camp, elle reste très proche de quatre amies scoutes. Elle connaît essentiellement les Aussenkommandos.
En octobre 1944, elle est transférée (avec trois de ses amies) au camp de Bergen-Belsen puis à Theresienstadt où elle est libérée par les troupes soviétiques le 8 mai 1945.

En France, elle retrouve les siens et son père qui revient aussi de déportation.
Très affectée, elle met trois années à retrouver la santé.

Le marchand de bestiaux vient chercher ses esclaves

Falk Suzanne
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 08:01

Helmer Geneviève

1920

Etudiante de la Faculté des Lettres de Strasbourg, elle est arrêtée le 25 novembre 1943, à Clermont-Ferrand. Transférée le 25 janvier 1944 au camp de Compiègne, déportée le 3 février 1944 au camp de Ravensbrück puis transférée le 25 juin 1944 dans un Kommando extérieur camp de Neuengamme, Helmstedt - Beendorf.

Neuengamme était un camp d’hommes, mais durant l'été 1944, des femmes transférées des camps d'Auschwitz et de Ravensbrück (environ 13 500 dont plus de 700 Françaises) y sont immatriculées, affectées dans des Kommandos extérieurs, employées notamment dans des usines de production de matériel aéronautique, de munitions, dans des mines, au déblaiement et à la reconstruction.

En avril 1945, elle fait une marche de la mort vers le camp de Bergen-Belsen où elle est libérée le 15 avril 1945.

 

Le spectacle à l'aube s'avéra dantesque

Helmer Geneviève
Allemagne / Bergen-Belsen | Derniers jours - Chaos

Holstein Denise

Prochainement

Nous sommes arrivés à Bergen-Belsen

Holstein Denise
Allemagne / Bergen-Belsen | Derniers jours - Chaos | 05:01

Le 15 avril, dans les haut-parleurs dans tout le camp : « Vous êtes libres »

Holstein Denise
Allemagne / Bergen-Belsen | Derniers jours - Chaos | 02:07

Jacquet-Silberstein Violette

1925, Petroșani (Roumanie) - 2014, Paris

Sa famille émigre de Roumanie en France alors qu’elle a 3 ans et s'installe à Boulogne-sur-Mer puis au Havre.
Au moment de l’Exode, Violette a 14 ans. La famille s'installe à Paris puis à Lille, où un oncle les accueille.

Le 1er juillet 1943, Violette est arrêtée avec ses parents par la Gestapo, à la suite d'une dénonciation. Ils sont emprisonnés à la prison de Loos puis au camp de Malines, en Belgique, d’où ils sont déportés le 31 juillet 1943 par le convoi 21.

Dès l’arrivée, Violette est séparée de ses parents qu’elle ne revoit plus.
Elle est recrutée comme violoniste dans l'orchestre des femmes. Composé d'une quarantaine de musiciennes, il doit jouer lors du départ et du retour des Kommandos de travail forcé.

En octobre 1944, elle est transférée au camp de Bergen-Belsen où elle est libérée par les troupes britanniques le 15 avril 1945.

Elle a publié un témoignage, un récit qui s’adresse à un jeune public : Sanglots longs des violons de la mort, Paris, Oskar Éditions, 2005

Le convoi 21 parti de Malines le 31 juillet 1943 emmenait 1552 personnes vers Auschwitz : 672 hommes, 706 femmes, 103 garçons et 71 filles. En mai 1945, il y avait 42 survivants.

Ce charnier qu'était devenu Bergen-Belsen

Jacquet-Silberstein Violette
Allemagne / Bergen-Belsen | Derniers jours - Chaos | 00:00

Perahia Victor

1933, Paris

Le père de Victor, Robert, d’origine turque, est engagé volontaire dans l’armée française. Il est fait prisonnier en 1940. Libéré en « congé de captivité », il est assigné à résidence. Ses parents vivent à Saint-Nazaire.

Victor et ses deux parents sont arrêtés le 15 juillet 1942 à Saint-Nazaire par la Feldgendarmerie. Quelques jours plus tard, le 20 juillet, son père est déporté d’Angers au camp d'Auschwitz-Birkenau par le convoi n° 8. Il n'est pas revenu.

Victor âgé de 9 ans et sa maman Jeanne, âgée de 35 ans, sont transférés au camp de la Lande, près de Tours où ils passent tout le mois d'août. Ils sont transférés au camp de Drancy au début du mois de septembre 1942 où ils restent 21 mois. Sa maman parvient à se faire passer pour épouse de prisonnier de guerre. Victor et Jeanne sont déportés par le convoi du 2 mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Ils sont évacués quelques jours avant la libération du camp par un convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt. Après 13 jours d’errance de leur convoi, ils sont libérés par l’armée soviétique à Tröbitz, le 23 avril 1945.

Les témoignages vidéo proviennent de deux collections : UDA et Bergen-Belsen

Victor a rédigé son témoignage : Mon enfance volée (2001)

Bergen Belsen : la faim, le froid, les coups

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Vécu quotidien | 07:52

Le camp de Bergen était très vaste

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Construction - Infrastructures | 01:28

Un quotidien douloureux et mortifère

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Vécu quotidien | 04:35

Les Allemands qui nous gardaient étaient des sauvages

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | SS dans le camp | 03:54

Ce que j'ai le plus mal supporté, c'était le froid

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Le froid | 01:00

Moi ce dont j'ai le plus soufffert, c'est la faim

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | La faim - La nourriture | 03:28

Les poux amenaient le typhus

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Hygiène - Les parasites | 01:32

Une mère n'aurait pas donné à un autre enfant

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Solidarité | 03:41

L'angoise que ma mère soit frappée par une souris grise

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Dimension familiale | 02:10

C'est le mental qui fait que l'on résiste

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Situations concentrationnaires /Des résistances | 01:20

L'arrivée de ceux d'Auschwitz, plus le froid et le typhus

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 04:24

On a vu arriver des convois et des convois venant de partout

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Situations dans les camps - Début 1945 | 03:42

J'ai dit à ma mère : « laisse-moi là »

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 13:16

Notre convoi a été libéré près de Tröbitz

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 07:19

Pendant six semaines, j'ai dormi

Perahia Victor
Allemagne / Bergen-Belsen | Derniers jours - Chaos | 00:57

Petit Marcel

1926, Dammarie-les-Lys - 2010

Issu d'une famille de huit enfants de Dammarie-les-Lys, près de Fontainebleau, Marcel Petit est un jeune adolescent lorsqu'il connaît l'exode, l'arrivée des Allemands puis son entrée dans la Résistance.

La boutique de cordonnerie de son père, lui-même résistant, devient un point de rencontre pour ceux qui refusent la collaboration et la défaite. Ces personnes forment un groupe de l’Organisation Spéciale (OS), groupe armé du Parti communiste français.

Arrêté par la Police française en avril 1942 pour avoir distribué des tracts, il est emprisonné à la prison de Melun puis déporté en juin pour être jugé en Allemagne. Il connait les camps d'Hinzert, puis ceux de Gross Rosen, Dora-Mittelbau (Kommando de Nordhausen), Bergen Belsen où il est libéré.

 

T'es jeune, on va te récupérer

Petit Marcel
Allemagne / Bergen-Belsen | Derniers jours - Chaos | 02:37

J'étais dans un tel état, que je n'ai pas réalisé ma libération

Petit Marcel
Allemagne / Bergen-Belsen | Derniers jours - Chaos | 01:29

Je n'étais pas transportable, je pesais 25-27 kilos

Petit Marcel
Allemagne / Bergen-Belsen | Derniers jours - Chaos | 01:56

La solidarité ça commence quand on vous fait un sourire

Petit Marcel
Allemagne / Bergen-Belsen | Solidarité | 01:03

Placek Léon

1933, Hussigny (Meurthe et Moselle)

Habitant trop près de la ligne Maginot, Léon, sa mère et son frère sont évacués en Gironde. Son père Pinkus effectue son service militaire dans le but d’obtenir la nationalité française. La guerre éclate, il s'engage dans la légion étrangère. Il participe aux combats, est fait prisonnier et envoyé au stalag XI B à Hanovre.

Sa mère Itta, de nationalité polonaise, retourne avec ses deux enfants, Léon et Max, dans la région parisienne durant l’année 1942. Ils sont arrêtés en février 1944, internés au camp de Drancy et déportés par le convoi du 2 mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Evacués avec leur mère quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, ils sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée soviétique à Tröbitz le 23 avril 1945, où la maman décède le 23 mai.

Les Allemands qui nous gardaient étaient des sauvages

Placek Léon
Allemagne / Bergen-Belsen | SS dans le camp | 03:54

Moi ce dont j'ai le plus soufffert, c'est la faim

Placek Léon
Allemagne / Bergen-Belsen | La faim - La nourriture | 03:28

Les poux amenaient le typhus

Placek Léon
Allemagne / Bergen-Belsen | Hygiène - Les parasites | 01:32

Une mère n'aurait pas donné à un autre enfant

Placek Léon
Allemagne / Bergen-Belsen | Solidarité | 03:41

Notre convoi a été libéré près de Tröbitz

Placek Léon
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 07:19

Rolbant Sophie

1925, Berlin - 2014, Paris (née Kalmanowicz)

Elle naît à Berlin alors que son père, jeune ingénieur, est muté temporairement à Berlin. La famille rentre ensuite à Lodz où Sophie grandit jusqu'à l'âge de 8 ans. Un petit frère de 6 ans plus jeune naît alors. Son père trouve un emploi à Paris où la famille émigre en 1933. Ils s'installent à Vanves et vivent une vie heureuse.

Au moment de l'Exode, ils se réfugient à Tulle. Sa mère décède d'un cancer en 1942. En 1944, son père souhaitant récupérer des affaires à Paris, se procure un Ausweis. Arrêté dans des circonstances non déterminées, il est interné à Drancy (d’où il peut envoyer une lettre à ses enfants en tentant de les prévenir) ; il est déporté par le convoi 69 du 7 mars 1944. Ses enfants ne l'ont jamais revu.

Sophie, 19 ans, et son frère Stanislas, 13 ans, sont arrêtés par un soldat allemand et un gendarme français, le 4 mars 1944. Ils sont transférés à Limoges, emprisonnés dans cette ville durant un mois, puis transférés au camp de Drancy. Ils sont déportés à Auschwitz le 13 avril 1944 par le convoi 71.

A l’arrivée, ils sont séparés. Son frère bien que n’ayant que 13 ans, mais de grande taille, entre au camp d’Auschwitz. Sophie est internée au camp de Birkenau où elle est affectée au Kommando du « Canada » ce qui lui permet de survivre. Elle travaille aussi dans les Aussenkommandos.

Elle est transférée en novembre 1944 au camp de Bergen-Belsen. Au cours d’un nouveau transfert, vers mars-avril 1945, elle s’évade. Elle est libérée le 13 avril 1945. Elle retrouve son frère Stanislas à Tulle, survivant, qui revient alors qu’il avait à peine 15 ans.

Dans les années 1970, elle part vivre en Israël. Par la suite, elle a vécu entre la France et Israël.

Je me suis évadée

Rolbant Sophie
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 05:12

Saurel Jacques

1933, Paris

Ses parents, d’origine juive polonaise, sont arrivés dans les années 1920. Quatre enfants naissent au sein de la famille Szwarcenberg : Irène (1931), Jacques (1933) puis Roger (1934) et Alice (1936).
Au début de l’offensive, le père s’engage dans la Légion étrangère française. Il est fait prisonnier en juin 1940, envoyé dans un camp de prisonnier à Hombourg-Haut dépendant du Stalag XII F de Forbach, devenue alors ville allemande (Moselle).

Durant l’année 1942, la majeure partie des membres de sa famille, oncles, tante, cousins et petits-cousins sont arrêtés et déportés. En octobre, sa petite sœur Alice est placée dans une ferme de la Sarthe. La famille se pense protégée des rafles grâce au statut de prisonnier de guerre du père.
Jacques, Roger, Irène et leur mère sont arrêtés dans la nuit du 3 au 4 février 1944 chez eux par la police française, transférés au camp de Drancy.

Ils sont déportés le 3 mai 1944 par train de voyageurs à Bergen-Belsen comme famille de prisonnier de guerre protégé par la Convention de Genève. Comme eux, 177 femmes de prisonniers de guerre juifs (dont 41 mères) et 77 enfants (dont 15 sans leur mère) sont déportés vers ce camp (258 personnes)

Le 9 avril 1945, ils sont « évacués » avec environ 2 000 juifs par le « Train fantôme » peu avant la libération du camp devenu un mouroir.
Le 23 avril, les Allemands abandonnent le train près du village de Tröbitz (Land de Brandebourg). Ils sont libres. Entre le départ et l'arrêt du train, des centaines de déportés sont morts. Jacques et sa sœur sont atteints du typhus. Ils sont rapatriés en juin et retrouvent leur père et leur petite sœur.

Après guerre, il travaille dans le prêt-à-porter puis dans la coiffure.
Il décide de changer de nom en 1963.

Il a été secrétaire général de l'Amicale de Bergen-Belsen et a rédigé ses mémoires : De Drancy à Bergen-Belsen. 1944-1945, Paris, Le Manuscrit, FMS, 2006 (publiées en anglais, allemand, italien).

Il est officier de la Légion d’honneur.

 

Les yeux agrandis de stupeur, nous découvrons notre nouveau lieu d’internement : Bergen-Belsen

Saurel Jacques
Allemagne / Bergen-Belsen | Entrée - Enregistrement

Ces appels deviennent vite un supplice

Saurel Jacques
Allemagne / Bergen-Belsen | L'appel

Le « Train fantôme »

Saurel Jacques
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort

Vidéo document

Libération du camp de Belsen par les britanniques (Les Actualités Françaises, 4 Mai 1945)

Vidéo document
Allemagne / Bergen-Belsen | Libération des camps | 00:53

Anniversaire Bergen Belsen / JT 20H / ORTF / 15 avril 1965

Vidéo document
Allemagne / Bergen-Belsen | Commémorations | 01:47

Vidéo historique

Bergen histoire

Vidéo historique
Allemagne / Bergen-Belsen | Commémorations | 01:26

Widawski Doncourt Rosette

1931, Nancy - 2015, Paris

Rosette Widawski Doncourt est la soeur de Paulette Widawski Gellé.

Le père, Ida Moszek, né en 1907, de nationalité polonaise était un engagé volontaire. Versé dans une unité polonaise à Coëtquidan, il est fait prisonnier et envoyé au stalag XI A à Hanovre.

La famille est arrêtée en juillet 1942 par la police française. Les enfants sont séparés de leur maman Frajda, âgée de 39 ans, qui est déportée à Auschwitz le 27 juillet 1942.

Paulette et Rosette sont internées au camp de Drancy. Grâce à une lettre qu’elle a conservée, Rosette apporte la preuve que son père est prisonnier de guerre en Allemagne. Avec sa sœur, elles sont transférées dans les centres pour enfants de l’UGIF de la rue Lamarck en 1943, puis à Montreuil.

En juillet 1944, les centres d’enfants de l’UGIF sont raflés par les Allemands. Rosette et Paulette qui peuvent encore apporter la preuve de la captivité de leur père en Allemagne sont épargnées de la déportation vers Auschwitz et rejoignent le groupe de femmes de prisonniers de guerre et leurs enfants, déportés par le convoi du 23 juillet 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Evacuées quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, elles sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée soviétique à Tröbitz le 23 avril 1945.

On se réfugiait dans les latrines

Widawski Doncourt Rosette
Allemagne / Bergen-Belsen | Enfants - Nourissons | 01:59

Quelqu'un nous apprenait l'histoire de France

Widawski Doncourt Rosette
Allemagne / Bergen-Belsen | Enfants - Nourissons | 01:58

Il y avait deux sociétés de femmes

Widawski Doncourt Rosette
Allemagne / Bergen-Belsen | Origines et nationalités | 03:08

J'étais dans le coma durant six semaines

Widawski Doncourt Rosette
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 01:14

A Trobïtz

Widawski Doncourt Rosette
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 04:05

Widawski Gellé Paulette

1936, Nancy - 2012, Reims

Paulette est la soeur de Rosette Widawski Doncourt.

Le père, Ida Moszek, né en 1907, de nationalité polonaise était un engagé volontaire. Versé dans une unité polonaise à Coëtquidan, il est fait prisonnier et envoyé au stalag XI A à Hanovre.

La famille est arrêtée en juillet 1942 par la police française. Les enfants sont séparés de leur maman Frajda, âgée de 39 ans, qui est déportée à Auschwitz le 27 juillet 1942.

Paulette et Rosette sont internées au camp de Drancy. Grâce à une lettre qu’elle a conservée, Rosette apporte la preuve que son père est prisonnier de guerre en Allemagne. Avec sa sœur, elles sont transférées dans les centres pour enfants de l’UGIF de la rue Lamarck en 1943, puis à Montreuil.

En juillet 1944, les centres d’enfants de l’UGIF sont raflés par les Allemands. Rosette et Paulette qui peuvent encore apporter la preuve de la captivité de leur père en Allemagne sont épargnées de la déportation vers Auschwitz et rejoignent le groupe de femmes de prisonniers de guerre et leurs enfants, déportés par le convoi du 23 juillet 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Evacuées quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, elles sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée soviétique à Tröbitz le 23 avril 1945.

On se réfugiait dans les latrines

Widawski Gellé Paulette
Allemagne / Bergen-Belsen | Enfants - Nourissons | 01:59

Quelqu'un nous apprenait l'histoire de France

Widawski Gellé Paulette
Allemagne / Bergen-Belsen | Enfants - Nourissons | 01:58

Il y avait deux sociétés de femmes

Widawski Gellé Paulette
Allemagne / Bergen-Belsen | Origines et nationalités | 03:08

J'étais dans le coma durant six semaines

Widawski Gellé Paulette
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 01:14

A Trobïtz

Widawski Gellé Paulette
Allemagne / Bergen-Belsen | Marches et trains de la mort | 04:05

Zylberstein Maurice

1934, Paris

Son père Isaac, de nationalité polonaise, engagé volontaire, incorporé dans le 21ème régiment  de marche des volontaires étrangers, est fait prisonnier en 1940 et envoyé au stalag XII F à Baunholder.

Maurice, son frère Jacques, âgé de 14 ans et sa mère Brandla, sont arrêtés le 16 juillet lors de la rafle du « Vel d’Hiv », mais libérés deux jours plus tard, les familles de prisonniers de guerre étant alors encore épargnées. Ils sont de nouveau arrêtés en février 1944 par la police française, internés au camp de Drancy et déportés par le convoi du 3 mai 1944 à Bergen-Belsen.

Evacué avec sa mère et son frère quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, ils sont libérés après 13 jours d’errance par l’armée soviétique à Tröbitz, le 23 avril 1945.

Nous sommes des Juifs d'échange

Zylberstein Maurice
Allemagne / Bergen-Belsen | Prisonniers - Statut d'otages | 01:17

Je me souviens de trois SS qui s'occupaient de notre camp

Zylberstein Maurice
Allemagne / Bergen-Belsen | SS dans le camp | 01:22

Les Kapos étaient les aides zélés des SS

Zylberstein Maurice
Allemagne / Bergen-Belsen | Prisonniers de fonction | 03:32

Ça été très dur pour nos mères

Zylberstein Maurice
Allemagne / Bergen-Belsen | Epuisement des êtres | 02:58

Les prisonniers de guerre Russes étaient des morts vivants

Zylberstein Maurice
Allemagne / Bergen-Belsen | Epuisement des êtres | 02:03

Un amas de cadavres, de plus en plus haut

Zylberstein Maurice
Allemagne / Bergen-Belsen | Cadavres - Morts | 04:02
Bergen histoire

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