Nous entendons le condamné crier : « Vive la Russie, mort aux nazis ! »

La potence était dressée au milieu de la place d'appel. Tout autour, en bon ordre et au pas cadencé, les détenus de tous les blocs sont venus s'aligner. Surpris, nous entendons un orchestre jouer, d'ailleurs très bien, des marches entraînantes. La cinquantaine d'exécutants vient se ranger près de la potence, ne s'arrêtant de jouer que pendant l'annonce de la sentence. Très impressionnés, nous entendons le condamné crier : "Vive la Russie, mort aux nazis".

Fernand ESPIC, Mémoires d'un résistant déporté, L'Isle-sur-la-Sorgue, 2003, p. 24