Urbejtel Daniel
1931, Paris
Ses parents d’origine polonaise sont naturalisés en 1938 : son père Wolf (1905, Varsovie) est tourneur sur métaux et sa mère Ryvka (née à Olszanka), mère au foyer. Daniel est né en 1931, son frère aîné Henri, en 1928, et une petite sœur naît en 1938.
La famille est installée à Asnières puis Bois-Colombes. Le 19 février 1943, ils sont tous arrêtés par des employés de la préfecture de police de Paris : les parents le matin, les trois enfants, l’après-midi. Séparés, ils sont placés dans différentes institutions : Henri, 14 ans, dans une maison d’enfants gérée par l’UGIF, Daniel dans un orphelinat à Monthléry et la petite sœur de 4 ans à Houdan, dans une famille d’accueil. Tous trois de nationalité française, ne sont pas visés initialement par les lois de Vichy.
Le 25 mars 1943 Rywka et Wolf sont déportés du camp de Drancy par le convoi 53 vers le centre de mise à mort de Sobibor.
Henri et Daniel – qui l’a rejoint pour les vacances – sont arrêtés entre le 23 et 24 juillet 1944 au centre Lamarck de l’UGIF, lors d’une rafle dirigée par Aloïs Brunner, commandant du camp de Drancy, qui fait rafler plus de 230 enfants et adolescents à Paris et région. Tous deux sont déportés par le convoi 77, le 31 juillet 1944.
Le convoi 77 était composé de 1300 personnes : 726 personnes dont 271 enfants furent gazés à l’arrivée. Le nombre de personnes qui entrent au camp est plus élevé que dans les autres convois (574 personnes : 291 hommes et 283 femmes). Daniel est affecté au travail forcé dans un kommando extérieur.
Avec son frère, il subit l’évacuation le 18 janvier 1945. Le 30 janvier, ils arrivent au camp de Mauthausen puis ils sont transférés successivement dans plusieurs camps annexes dont Gunskirchen. Ils survivent là dans des conditions extrêmement difficiles.
Ils sont libérés par les Américains le 5 mai. Daniel très affaibli et malade est pris en charge par la Croix Rouge. De retour à Paris début octobre 1945, il retrouve Henri et sa petite sœur.