Esrail Liliane
1924, Biarritz (née Badour)
Du côté maternel, ses grands-parents, Juifs d’origine russe, étaient hôteliers à Biarritz ; son père, Charentais, était commerçant. A l’orée de la guerre, ses parents décèdent. Les trois enfants, Liliane 19 ans et ses deux frères, René 13 ans et Henri 17 ans, sont pris en charge par les grands-parents. Les trois enfants sont baptisés catholiques. Le baptème du plus jeune qui a eu lieu en 1942 n’est pas reconnu par les autorités. C’est celui-ci que la Feldgendarmerie vient arrêter le 10 janvier 1944. Liliane protestant avec véhémence, les trois enfants sont emmenés. Ils sont internés à la prison de Bayonne puis transférés à Drancy via Bordeaux.
Ils sont déportés le 3 février 1944 au camp d’Auschwitz Birkenau par le Convoi 67. Les deux jeunes frères sont gazés dès leur arrivée, seule Liliane entre au camp (Matricule 75127). Elle a travaillé dans les Kommandos extérieurs de Birkenau avant d’être intégrée au Kommando de l’usine Union Werke et d’être transférée au camp d’Auschwitz. Après la Marche de la Mort, en janvier 1945, elle connaît les camps de Ravensbrück et Neustadt-Glewe, en Allemagne, où elle est libérée le 2 mai 1945.
A son retour à Biarritz, fin mai 1945, elle retrouve sa grand-mère. Son grand-père est décédé durant sa déportation. En 1948, elle épouse Raphaël Esrail, lui-même déporté.