Dechavassine Madeleine

1900, Letanne (Ardennes) – 1983, Levallois-Perret (née Roger)

Fille d’instituteur, elle obtient un diplôme d’ingénieur-chimiste à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Son mariage ne dure pas mais elle garde son nom d’épouse.

En 1936, elle adhère au parti communiste. Durant la guerre, ingénieure dans une usine, elle participe à la diffusion clandestine de la presse communiste. En mars 1940, elle est arrêtée une première fois à Montreuil, placée à la Maison d’arrêt pour femmes de la Petite Roquette (Paris, 11e). Dans le cadre de l’Exode et des transferts de prisonniers, elle parvient à s’échapper. Après Toulouse, elle regagne Paris munis de faux papiers et reprend ses activités résistantes.

Elle est arrêtée le 19 juin 1942, avec Jacqueline Quatremaire, transférée au Fort de Romainville, transférée le 22 janvier 1943, au camp de Royallieu à Compiègne, déportée le 24 janvier, avec 230 femmes. Leur convoi emmène aussi plus de 1450 détenus hommes. Les wagons sont séparés à Halle, les hommes sont dirigés vers Sachsenhausen, les femmes vers Auschwitz.

C’est le seul convoi de femmes résistantes, non juives – certaines n’avaient pas été reconnues en tant telles – dirigé vers ce camp et non vers celui de Ravensbrück.

Elles sont internées dans le camp de Birkenau ; elles y entrent en chantant La Marseillaise. Elles ne subissent pas de sélection à l’arrivée, mais sont en revanche tatouées (Matricule 31639). La série de leur matricule fera nommée ces femmes « les 31 000 ».

En raison de ses qualifications professionnelles, dès mars, Madeleine est orientée avec d’autres scientifiques vers le camp de Rajsko où sont menées des recherches agronomiques. Jusqu’au mois de juillet, son groupe fait l’aller-retour chaque jour ; à partir de juillet, elle y est assignée. Elle y reste jusqu’au 14 août 1944, date à laquelle est transférée vers le camp de Ravensbrück avec les autres survivantes du convoi des 31 000.

Dans les dernières semaines de la guerre, elle subit un transfert, début mars 1945, avec 33 femmes des  « 31000 » vers le camp de Mauthausen.

Le 22 avril 1945, elle est prise en charge par la Croix-Rouge internationale, conduite en camion à Saint-Gall en Suisse. Elle rentre à Paris le 30 avril.

Au retour, elle fait partie des fondateurs de l’Amicale d’Auschwitz et des camps de Haute Silésie dont elle reste secrétaire général quelques mois. Elle a mené une carrière d’ingénieur.

Le kommando « PFLANZENZUCHT » à Raisko

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