Londner Régine
1922, Bedzin (Pologne) - 2020, Boulogne-Billancourt
Régine Londner (née Pozmantir) est originaire de Bedzin, une petite ville de Silésie près de Katowice où vivait une importante communauté juive (population majoritaire avec environ 20 000 habitants juifs).
Ses parents sont très pieux. Ils jouissent d'une certaine aisance grâce à l'activité de leur brasserie - tabac. Son père décède en 1933. Deux sœurs aînées décident de quitter la Pologne, l'une vers le Chili, l'autre, vers la France. A Bedzin, Régine reste avec sa mère et son frère qui fonde une famille.
Dès l'invasion, en septembre 1939, les nazis incendient la synagogue, des maisons, et assassinent des Juifs. La famille de Régine est spoliée de la brasserie.
Les nazis concentrent à Bedzin des Juifs d'autres localités. Une partie d'entre eux est contrainte au travail forcé dans des usines. Des sélections sont organisées régulièrement. Les déportations massives vers Auschwitz-Birkenau où la majorité des Juifs de Bedzin ont été assassinés commencent à partir de mai 1942.
Régine se marie en 1939, son mari est comptable dans une banque. Elle est affectée au travail forcé tandis que sa mère, âgée de 59 ans, est emmenée par un convoi ferroviaire. Elle a été assassinée à Auschwitz.
Avec son frère et son mari, ils parviennent durant une période à se cacher et à éviter les arrestations. Ils sont arrêtés en 1943 mais restent six mois encore à Bedzin. Affectés au nettoyage du ghetto, ils trouvent de la nourriture.
A Auschwitz, ils entrent au camp. Régine est affectée au Kommando de l'usine "Union Werke" (Matricule 74 375) et son mari, à Buna-Monowitz (Matricule 172 027) où il travaille dans un bureau. Grâce au papier auquel il a accès, il parvient à écrire à sa femme à Auschwitz, les informations étant transmises par des prisonniers.
En janvier 1945, elle subit l'évacuation et les marches de la mort avec sa belle-sœur. Elles sont transférées au camp de Ravensbrück puis dans un autre camp. Elle y est libérée par les troupes soviétiques.
Elle revient à Bedzin, repart pour l'Allemagne et apprend que son mari la recherche, qu'il est à Paris. Il avait été libéré dans la région du lac de Constance. Elle le rejoint.
Le couple achète des machines à coudre et commence à travailler.
Elle a fréquenté régulièrement l'Amicale d'Auschwitz et le groupe des femmes survivantes du Kommando de l'Union-Werke.
Le témoignage de Régine a été enregistré par l'UDA en 2004.
Les registres indiquent que Régine et son mari ont été transférés à Auschwitz-Birkenau le 13 janvier 1945 dans un convoi composé de 2000 Juifs qui avaient été regroupés à Bedzin et Sosnowiec. 221 hommes sont entrés au camp (Matricules : 171 915 à 172 135) et 136 femmes (Matricules entre 74 313 et 74 448). Tous les autres, 1643 Juifs ont été gazés à l'arrivée (dont 896 hommes, l'autre moitié étant constituée par des femmes et des enfants). Chronique d'Auschwitz.