Pologne - Ghetto - Varsovie

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Ghetto de Varsovie, rue Chlodna 1940 1943, DR

Introduction

La ville de Varsovie s'étend des deux côtés de la Vistule. Devenue la capitale du nouvel Etat polonais en 1919, la ville était, avant la Seconde Guerre mondiale, un important centre de la vie et de la culture juives. Il y avait avant la guerre plus de 350 000 Juifs, qui constituaient environ 25 % de la population de la ville. C'était la plus importante communauté juive de Pologne mais aussi d'Europe. Elle n'était devancée, au niveau mondial, que par celle de New York.

Corps du texte

Lors de l'invasion allemande de la Pologne le 1er septembre 1939, Varsovie connut des attaques aériennes et des bombardements d'artillerie. Les troupes allemandes entrèrent dans la ville le 29 septembre, peu après sa reddition.

Dès la fin septembre 1939, les Allemands exigèrent des Juifs de Varsovie qu'ils portent des brassards blancs ornés d'une étoile de David bleue. Sur leurs ordres, les dirigeants de la communauté juive désignèrent des candidats pour un Conseil juif (Judenrat), dont la composition devait être approuvé par les Allemands. Les écoles juives furent fermées, les biens juifs confiqués et les hommes enrôlés au travail forcé. Les organisations juives d'avant-guerre, furent démantelées. Seules des organisations d'entraide restèrent autorisées.

 

Le ghetto de Varsovie

Le 12 octobre 1940, les Allemands ordonnèrent par décret la création d'un ghetto dans Varsovie. Ils exigèrent que tous les résidents juifs de la ville s'installent dans la zone indiquée, que les autorités allemandes séparent du reste de la ville en novembre 1940. Le ghetto fut ensuite entouré d'un mur de plus de 3 mètres de haut, surmonté de fil de fer barbelés et bien gardé pour éviter toute circulation vers le reste de la ville. En tout, 500 000 Juifs passèrent par le ghetto qui était horriblement surpeuplé.

Les bureaux du Conseil juif étaient situés rue Grzybowska, dans le sud du ghetto. Les organisations juives tentaient de répondre aux besoins des habitants qui luttaient constamment pour survivre. Parmi les organisations d'entraide, il y avait la Société d'entraide juive, la Fédération des Associations de Pologne pour le soin aux orphelins et l'ORT (Organisation Reconstruction Travail).

Emmanuel Ringelblum, historien spécialiste des Juifs de Varsovie, fonda une organisation clandestine dont le but était de rassembler des documents d'archives et de rédiger un compte rendu exact de la souffrance des Juifs. Cette organisation, connue sous le nom d'Oneg Shabbat ("célébration du Shabbat," parce qu'elle se réunissait le samedi après-midi), furent en partie retrouvées après la guerre. Les Archives Ringelblum constituent une source inestimable de renseignements sur la vie juive dans le ghetto et sur la politique allemande envers les Juifs de Pologne.

Les SS et la police déportèrent les premiers Juifs du ghetto de Varsovie vers le camp de mise à mort de Treblinka le 22 juillet 1942. A la date du 6 septembre, les Allemands avaient déporté et assassiné 300 000 Juifs de Varsovie. Une seconde vague de déportations, en janvier 1943, toucha environ 5 000 Juifs. Ce fut l'occasion de la première action de résistance armée des Juifs.

 

Le soulèvement du ghetto de Varsovie

Plusieurs organisations juives créèrent une unité de défense armée, l'Organisation juive de combat (OJC ou Zydowska Organizacja Bojowa - ZOB). Le Parti révisionniste (les sionistes de droite) fonda une autre organisation de résistance, l'Union combattante juive (Zydowski Zwiazek Wojskowy - ZZW). Bien qu'au départ il existât certaines tensions entre ces deux organisations, elles décidèrent en fin de compte de combattre ensemble contre les nouvelles déportations.

Les Allemands reprirent les déportations des Juifs de Varsovie en janvier 1943. Un groupe de combattants juifs s'infiltra dans un groupe de Juifs que l'on dirigeait vers l'Umschlagplatz (point de rassemblement) et, à un signal donné, se jeta sur les gardes allemands. Après avoir pris entre 5 000 et 6 500 résidents du ghetto, les Allemands interrompirent les déportations. Encouragés par le succès apparent de la résistance, l'arrêt des déportations, les habitants du ghetto commencèrent à bâtir des abris souterrains (qu'ils nommèrent "bunkers") en préparation d'une révolte, au cas où les Allemands entameraient la déportation finale.

Les Allemands avaient l'intention de commencer à déporter les Juifs restants dans le ghetto de Varsovie le 19 avril 1943, le soir de la Pâque juive. Lorsqu'ils entrèrent ce jour-là dans le ghetto, les rues étaient vides. La reprise des déportations constitua le signal d'une révolte armée. Bien que les Allemands soient rapidement venus à bout de la résistance militaire, des individus et de petits groupes continuèrent à se cacher et à combattre les Allemands jusqu'au 16 mai 1943. La révolte du ghetto de Varsovie fut la première révolte urbaine et symboliquement la plus importante de l'Europe occupée.

Le commandant de l'OJC, Mordekhaï Anielewicz, dirigea les forces de la résistance dans la révolte du ghetto de Varsovie. Le troisième jour de la révolte, des forces blindées commandées par le général SS Jürgen Stroop commencèrent à incendier le ghetto, un immeuble après l'autre, pour faire sortir les Juifs de leurs cachettes. Les combattants effectuaient des raids sporadiques, mais les Allemands réduisirent systématiquement le ghetto en ruines. Anielewicz et ses amis furent tués lors d'une attaque de leur bunker, le 8 mai.

Le 16 mai 1943, Stroop ordonna la destruction de la Grande synagogue de la rue Tlomacki, pour symboliser la victoire allemande. Du ghetto il ne restait que des ruines. Stroop rapporta avoir capturé 56 065 Juifs et détruit 631 abris. Il estima que ses unités avaient tué 7 000 Juifs durant la révolte. Environ 7 000 autres furent déportés à Treblinka, où ils furent exterminés. Les Allemands déportèrent les Juifs survivants dans les camps de travail de Poniatowa, de Trawniki et de Majdanek.

Les Allemands avaient prévu de liquider le ghetto de Varsovie en trois jours mais les combattants juifs réussirent à tenir plus d'un mois.

 

La fin du ghetto

La troisième et dernière vague de déportation se termina au printemps de la même année, le 16 mai. 50 000 survivants furent déportés au cours des mois d'avril et de mai 1943 à Treblinka et dans les camps de travail forcé de Poniatowa et de Trawniki et à Majdanek, après l'écrasement par les Allemands de la révolte armée des résistants du ghetto qui avait duré un mois. Le ghetto fut entièrement détruit. Dans ses ruines, un camp de concentration fut érigé.

Le 1er août 1944, la résistance polonaise se révolta contre les occupants allemands pour libérer Varsovie. Les forces soviétiques étaient sur la rive est de la Vistule ; les Allemands brisèrent l'insurrection et rasèrent le centre de la ville. En janvier 1945, les troupes soviétiques libérèrent une Varsovie en ruines.

Encyclopédie Multimédia de la Shoah
United States Holocaust Memorial Museum
Traduction ©Mémorial de la Shoah, Paris, France
ushmm.org/fr/holocaust-encyclopedia

 

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Bojczyk Guta

1926, Varsovie

Guta est née à Varsovie en 1926 au sein d’une famille aisée, pratiquante – son père avait un commerce de boucherie en gros. Elle est la petite dernière, après une sœur née en 1918, un frère en 1920 et une autre sœur, en 1923. Les enfants ont suivi une scolarité à l’école laïque et n’ont pas ressenti d’antisémitisme.

La guerre bouleverse leur vie. Leur maison est détruite par les bombardements allemands lors de l’invasion en 1939. Ils doivent déménager. Et de nouveau après la création du ghetto et l’enfermement de la population juive. La famille trouve à se loger dans la rue Ogrodowa puis Nalewki.

Sa sœur aînée meurt de maladie dans le ghetto, son frère a sans doute été fusillé, elle ne connaît pas le sort de son père et de son autre sœur. Elle reste avec sa mère. En mai 1943, toutes deux sont emportées en convoi. A l’arrivée au camp de Majdanek, elles sont séparées. Sa mère a été gazée dès l’arrivée.

Guta est envoyée au camp d’Auschwitz-Birkenau où elle est affectée au travail forcé, d’abord au Kommando de la Weberei puis à celui de l’Union Werke.

Le 18 janvier 1945, elle subit la Marche de la Mort. Elle est envoyée au camp de Ravensbrück puis celui de Malchow. Elle est libérée par les troupes soviétiques.

Après la guerre, elle revient à Varsovie mais ne retrouve aucun membre de sa famille. Elle se marie à un survivant du ghetto de Lodz qui avait été envoyé au camp de Dachau. Ils vivent à Varsovie avec leurs deux enfants jusqu’en 1957 où ils décident de venir vivre en France.

En 1943, dans le ghetto, nous n'étions plus que Maman et moi

Bojczyk Guta
Pologne - Ghetto - Varsovie | Pologne - Ghettos et Camps de travail forcé | 00:00

Je suis allée voir la famille de l'amie qui m'a aidée au camp

Bojczyk Guta
Pologne - Ghetto - Varsovie | Familles juives assassinées | 00:00

Mon mari était aussi dans un camp, à Dachau

Bojczyk Guta
Pologne - Ghetto - Varsovie | Libération des camps | 00:00

Goldstein Bernard

1889, Shedltze (Pologne) – 1959, New York

Bernard Goldstein est né en 1889 à Shedltze (Siedlce), en Pologne. Dès l’âge de treize ans, il s’intéresse à la littérature révolutionnaire et participe à des réunions de groupes de jeunesse clandestins. À l’âge de seize ans (1905), il est arrêté par la police suite à un rassemblement organisé par le Bund (Union générale des travailleurs juifs). Il rejoint alors le Bund et s’installe à Varsovie pour s’investir pleinement dans la lutte révolutionnaire. Impliqué dans de multiples combats, il acquiert une solide réputation de révolutionnaire et est élu, en 1919, chef du Bund.
À l’époque de l’invasion allemande de la Pologne, il est devenu une figure révolutionnaire incontournable de Varsovie. Il s’investit dans la résistance et est l’un des principaux instigateurs de l’insurrection (avril 1943) qui conduisit à la destruction du ghetto.
Son ouvrage L’ultime combat, nos années au ghetto de Varsovie, retrace les cinq années de résistance. Bernard Goldstein y décrit également la dureté de l’occupation, l’antisémitisme prégnant, la création du ghetto en octobre 1940, les multiples rafles, l’organisation de la résistance clandestine ou encore les terribles conditions de vie des habitants du ghetto. Écrit entre 1946 et 1947, ce témoignage est un véritable hommage aux combattants tombés contre l’occupant nazi qui luttèrent jusqu’au bout pour préserver la dignité humaine. Après la libération de la Pologne, il émigre aux États-Unis et s’installe à New York. Il meurt en 1959.

Un déluge d’ordonnances, limitations et répressions autour des Juifs

Goldstein Bernard
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« Aucun artiste, aucun peintre ne pourrait représenter les rues du ghetto »

Goldstein Bernard
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À droite ! À gauche ! Au commandement bref répondent des cris de désespoir

Goldstein Bernard
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Ce fut pour l’ennemi une surprise considérable : les Juifs employaient des armes à feu !

Goldstein Bernard
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À mort les bourreaux ! Vive la lutte sans merci contre l’occupant !

Goldstein Bernard
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Ringelblum Emmanuel

1900, Buczacz, (Pologne annexée par l'Autriche-Hongrie) – 1944, Varsovie

Etudiant, il milite auprès des organisations politiques et sociales juives. En 1927, il soutient une thèse de doctorat sur les juifs à Varsovie, des temps anciens jusqu'à 1527. À partir de 1930, il œuvre pour l'American jewish Joint Distribution Committee et coordonne l’aide aux Juifs exilés d'Allemagne en 1938 et 1939.

Le 1er septembre 1939, alors en Suisse où il assiste au congrès sioniste mondial, il décide de rentrer en Pologne. A Varsovie, il devient le secrétaire de la Commission de coordination des organisations sociales juives qui précède l'Entraide sociale juive.

Au sein du ghetto, il dirige l’opération secrète, Oyneg Shabbos (en yiddish, Joie du Chabbat) avec d’autres intellectuels, visant à rassembler et sauvegarder des renseignements sur les événements en cours, ghettoïsation, déportation, assassinat. Une partie a été retrouvée cachée dans des caves de la ville en 1946 et 1950.

Dès le début de l'occupation allemande, Emmanuel Ringelblum entreprend la rédaction d'un journal, « une chronique du ghetto de Varsovie ». Début 1943, il parvient à s'évader du ghetto avec sa famille mais y retourne pour participer au soulèvement. Capturé par les nazis, il est envoyé au camp de travail de Poniatow dont il s’évade pour se cacher dans Varsovie avec sa femme et sa fille. Arrêtés, ils sont mis à mort.

Les archives de Emmanuel Ringelblum sont inscrites au Registre « Mémoire du monde » de l’Unesco depuis 1999.

« Elles regroupent quelque 25 000 pages sauvées des ruines du ghetto de Varsovie. Elles comprennent des documents officiels, des documents sur la résistance du ghetto, des témoignages sur le sort des communautés juives pendant l'Holocauste, des textes littéraires, des œuvres d'art et des lettres privées rassemblés par des victimes de l'Holocauste pour l'information des générations futures. Cette collection est absolument unique en son genre tant par son origine que par sa valeur historique. Elle concerne surtout le plus grand ghetto de l'Europe nazie (quelque 500 000 habitants), mais couvre aussi l'ensemble de la Pologne occupée, apportant des informations sur la Shoah et le sort d'une communauté juive qui comptait 3 500 000 personnes. Presque tous les auteurs des documents des Archives Ringelblum sont morts, soit dans le ghetto, soit dans les camps d'extermination » (Unesco).

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Rozen-Rechels Henri

1933, (Demblin-Jrena, aujourd’hui Deblin, Pologne)

Au sein d'une famille juive pratiquante, commerçante, il est le troisième enfant après une sœur, Chajale, et un frère, Louzerel. Le 6 mai 1942, son frère et sa sœur sont pris avec 2500 Juifs de Demblin dans la première arrestation suivie immédiatement d’une déportation et de leur assassinat au camp de Sobibor.

Les parents pensent alors protéger leur enfant rescapé en le cachant dans le ghetto de Varsovie. Il est accueilli dans la famille de sa mère. Lorsque commence les assassinats des Juifs de Varsovie, son oncle parvient à le faire ressortir vers la zone catholique. Henri retrouve ses parents et son grand-père à Demblin. Peu après, son père ne revient pas d’une convocation à la Kommandantur.

Le 15 septembre 1942 a lieu une seconde déportation des Juifs de Demblin à destination du camp d’extermination de Treblinka à laquelle échappent Henri, sa mère et son grand-père Moshé ainsi que sa cousine Esterel. Ils sont sélectionnés pour le travail forcé pour le compte de la société allemande d’armement, Hasag, et  internés dans un camp à Demblin même.

A la fin 1943, Henri est séparé de sa mère et fait partie avec son grand-père d’un convoi à destination du camp de travail forcé de Czestochowa (Société Hasag). Ils y restent un an. Fin 1944, tous deux sont évacués vers le camp de concentration de Buchenwald. Henri est interné au Block 66, celui des enfants. En avril, alors que la libération du camp est proche, ils subissent une nouvelle évacuation vers le camp de Terezin (Theresienstadt) à laquelle son grand-père succombe. Henri est libéré le 9 mai.

Il retrouve sa mère et sa cousine Esterel, à Lodz. En 1946, ils décident de rejoindre de la famille à Paris où ils y arrivent après un périple de plusieurs mois, semé de nombreuses difficultés. Très bon élève, Henri décide pourtant d’arrêter ses études.

Sa mère se remarie en 1949 avec Lejb Rechels qui l’adopte officiellement en 1966. En 1959, Henri rencontre Jeannine Korolitski. Ils ont eu deux enfants.

Varsovie : Quel souvenir ai-je gardé du ghetto ?

Rozen-Rechels Henri
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