Belgique - Camp - Malines

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Camp de Malines, Juillet août 1942, DR

Introduction

Durant l'été 1942, les Allemands préparèrent la déportation des Juifs de Belgique. Ils transformèrent la caserne Dossin de Saint­ Georges, située dans la ville de Malines (Mechelen en flamand), en un camp de transit. Malines, ville de 60 000 habitants, était considérée comme le lieu idéal pour un camp de ce type. Située à mi-chemin entre Anvers et Bruxelles, qui abritaient la majorité de la population juive de Belgique, la ville disposait également de bonnes liaisons ferroviaires avec l'Est.

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Le camp consistait en un bâtiment de trois étages entouré de fil barbelé. Il était situé dans une zone de la ville densément peuplée, à proximité la rivière Dijle qui traverse la ville. Le personnel du camp était pour l'essentiel constitué d'Allemands, auxquels s'ajoutaient quelques auxiliaires flamands. Le camp était officiellement placé sous le commandement de Philipp Schmitt, commandant du camp de Breendonk, mais dans les faits la direction était assurée par un officier SS, Rudolph Steckmann.

Le premier groupe de Juifs arriva au camp en provenance d'Anvers le 27 juillet 1942. D'août à décembre 1942, deux convois d'environ 1 000 Juifs chacun quittèrent chaque semaine le camp pour Auschwitz ­Birkenau. Du 4 août 1942 au 31 juillet 1944, 28 trains transportant 25 257 Juifs quittèrent Malines pour la Pologne, la plupart pour Auschwitz Birkenau. Plus de la moitié de la communauté juive belge fut ainsi exterminée. En outre, les autorités allemandes envoyèrent plusieurs trains de Tsiganes de Malines à Auschwitz entre la fin de 1943 et le début de 1944.

Le mouvement clandestin juif de Belgique, aidé par la Résistance belge, fit dérailler plusieurs trains transportant des Juifs de Malines à Auschwitz en 1942 et 1943. Bien que la plupart des Juifs de ces convois furent déportés plus tard vers Auschwitz, environ 500 prisonniers juifs réussirent à s'échapper. En avril 1943, 231 Juifs tentèrent de s'échapper d'un convoi. Les gardes chargés d'escorter le train tuèrent 23 fugitifs.

Devant l'avance des troupes alliées, les Allemands fermèrent le camp de Malines en septembre 1944.

Encyclopédie Multimédia de la Shoah
United States Holocaust Memorial Museum
Traduction ©Mémorial de la Shoah, Paris, France
ushmm.org/fr/holocaust-encyclopedia

 

Références

Bibliographie

Michman Dan (ed.), Belgium and the Holocaust : Jews, Belgian and Germans, Jerusalem, Yad Vashem, 1998

Steinberg Maxime, La persécution des Juifs en Belgique (1940-1945), Bruxelles, 2004

Lieu
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Jacquet-Silberstein Violette

Biographie

Jacquet-Silberstein Violette

1925, Petroșani (Roumanie) - 2014, Paris

Sa famille émigre de Roumanie en France alors qu’elle a 3 ans et s'installe à Boulogne-sur-Mer puis au Havre.
Au moment de l’Exode, Violette a 14 ans. La famille s'installe à Paris puis à Lille, où un oncle les accueille.

Le 1er juillet 1943, Violette est arrêtée avec ses parents par la Gestapo, à la suite d'une dénonciation. Ils sont emprisonnés à la prison de Loos puis au camp de Malines, en Belgique, d’où ils sont déportés le 31 juillet 1943 par le convoi 21.

Dès l’arrivée, Violette est séparée de ses parents qu’elle ne revoit plus.
Elle est recrutée comme violoniste dans l'orchestre des femmes. Composé d'une quarantaine de musiciennes, il doit jouer lors du départ et du retour des Kommandos de travail forcé.

En octobre 1944, elle est transférée au camp de Bergen-Belsen où elle est libérée par les troupes britanniques le 15 avril 1945.

Elle a publié un témoignage, un récit qui s’adresse à un jeune public : Sanglots longs des violons de la mort, Paris, Oskar Éditions, 2005

Le convoi 21 parti de Malines le 31 juillet 1943 emmenait 1552 personnes vers Auschwitz : 672 hommes, 706 femmes, 103 garçons et 71 filles. En mai 1945, il y avait 42 survivants.

Le 1er Juillet 43, la gestapo a sonné et nous avons été arrêtés

Jacquet-Silberstein Violette
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