France / Natzweiler - Struthof

Légende

Vue aérienne du camp prise par les Alliés, juillet 1944. DR

Début : mai 1941
Fin : 25 novembre 1944, les Alliés découvrent un camp évacué

52 000 déportés au camp et dans ses camps annexes et Kommandos
22 000 y ont trouvé la mort

Le 1er mai 1941, au lieu dit « le Struthof », les nazis ouvrent un camp de concentration, le KL-Natzweiler. Le camp central, seul camp de concentration sur le territoire français, est situé en ce qui était alors l'Alsace annexée. Sa nébuleuse de camps annexes, répartie des 2 côtés du Rhin, est composée d'un réseau de près de 70 camps, plus ou moins grands. Sur les quelque 52 000 déportés du KL-Na, environ 35 000 ne passeront jamais par le camp central. Lieu de travail au profit de l’industrie de guerre nazie, le camp abrite aussi les expérimentations médicales des professeurs nazis de l'Université du Reich de Strasbourg. Le 25 novembre 1944, les Alliés découvrent le site évacué par les nazis depuis septembre. Pour certains déportés des camps annexes, le calvaire se prolonge au cours du printemps 1945 par les marches de la mort. De 1941 à 1945, le KL-Natzweiler est l’un des camps les plus meurtriers du système nazi. Près de 22 000 déportés y sont morts.

La création du KL-Natzweiler au Struthof

Après l'Armistice du 22 juin 1940, l'Alsace et la Moselle furent annexées de fait par le IIIe Reich, des fonctionnaires du Reich nommés pour diriger les administrations, la monnaie et le droit coutumier germanique imposés, les usines et les mines « germanisées » et l'usage du français interdit. À partir de 1942, les Alsaciens et les Mosellans furent astreints au service militaire obligatoire, dans la Wehrmacht. Himmler, chef de la Gestapo et de la police, et Oswald Pohl, chef de l'Office principal d'administration et d'économie de la SS (WVHA), voulaient créer des camps à proximité des carrières afin d’y exploiter les déportés, comme à Mauthausen ou à Flossenbürg, à travers la Deutsche Erd und Steinwerke (DEST), entreprise minière SS créée par Himmler en 1938. Le lieu-dit du Struthof, sur le Mont-Louise, était une station touristique très appréciée depuis le début du XXe siècle, en particulier par les Strasbourgeois qui y trouvaient un hôtel et des pistes de ski. Mais c’est pour son filon de granit rose que le site fut repéré par le géologue colonel SS Blumberg dès septembre 1940. Les premiers déportés arrivèrent dans deux convois en provenance de Sachsenhausen, les 21 et 23 mai 1941. Ils construisirent les premières baraques du KL Natzweiler. Devenu zone interdite, le camp fut achevé en octobre 1943.

L'administration du KL-Natzweiler

La plus grande partie des baraques du camp fut construite, entre mai 1941 et octobre 1943, sur les flancs escarpés du Mont Louise. La structure hiérarchique était la même d'un camp à l'autre. Le fonctionnement du KL-Natzweiler était assuré par environ 80 officiers, sous-officiers et hommes de troupes autour du commandant du camp et de son adjoint. Environ 250 SS en tout furent y affectés au long de la guerre. À partir de la mi-1942, chaque camp de concentration devint rattaché au « Reichsführer SS » Heinrich Himmler par l'intermédiaire du « Service D » de l'Office central SS de gestion économique.

Les sévices, les maladies, l'épuisement et la mort

Les sévices, les maladies, l'épuisement et la mort représentaient le quotidien des déportés. Ils souffraient de blessures dues aux coups que leur administraient les Kapos et les SS, ainsi que des morsures des chiens dressés pour les attaquer. Ils pouvaient également être punis et condamnés à des coups de fouet sur le chevalet de bastonnade ou à une peine d'enfermement dans le bunker situé dans le bas du camp. Squelettiques, épuisés, blessés, malades, sans soins, qu'ils soient ou non admis à l'infirmerie, beaucoup mourraient. À Natzweiler, le taux de mortalité était de 40% ; dans les camps annexes, il pouvait atteindre 80%.
Les déportés ayant tenté une évasion ou simplement soupçonnés de tentative d'évasion encouraient la peine de mort : la pendaison ou le peloton d'exécution.
La Gesapo de Strasbourg utilisait aussi le camp comme lieu d'exécution. Ainsi, en 1943, treize jeunes gens originaires de Ballersdorf dans le Haut-Rhin furent fusillés à la carrière pour avoir refusé leur incorporation dans la Wehrmacht et tenté de quitter la zone annexée. En septembre 1944, peu avant l'évacuation du camp, des membres du réseau Alliance et des maquisards des Vosges furent amenés au camp pour y être exécutés.
Tous finissent dans le four du bloc crématoire.

Médecine nazie et expérimentations

Le nazisme était fondé sur des théories racistes et antisémites, affirmant la supériorité de l'« Aryen », décrété de « pure race allemande », sur tout autre être humain. Ces théories se cherchaient une caution dans les travaux pseudo-scientifiques menés par d'authentiques professeurs et médecins allemands, acquis aux idées de Hitler. Des expérimentations sur diverses maladies, gaz de combat et « étude des races » furent pratiquées sur des déportés dans plusieurs camps de concentration nazis.
Au KL-Natzweiler, plusieurs séries d'expériences « médicales » furent menées dans le cadre des travaux de la Reichsuniversität, l'université du Reich à Strasbourg, et de l'administration SS Ahnenerbe, rattachée à l'état major de Himmler à Berlin. Les principaux auteurs et coupables de ces expérimentations étaient : August Hirt, professeur d'anatomie de renommée internationale, Otto Bickenbach, professeur de médecine, spécialiste des gaz de combat et Eugen Haagen, virologiste, découvreur d'un vaccin contre le typhus qui lui valut d'être inscrit sur la liste des candidats au prix Nobel de médecine en 1936.
Hirt procèda à des expériences sur l'ypérite - gaz moutarde - et projetta de constituer une collection de squelettes à partir des corps des 86 Juifs déportés d'Auschwitz ; Bickenbach mèna des expérimentations sur le gaz phosgène et Haagen poursuivit ses travaux sur les effets du typhus.

La chambre à gaz

Au KL-Natzweiler, les déportés n'étaient pas gazés de manière systématique, ni à la suite de sélections de masse.
La chambre à gaz fut créée en 1943, par le commandant du camp, Josef Kramer, à la demande des professeurs de médecine nazis de l'Université du Reich à Strasbourg afin de procéder à des expériences médicales. La chambre à gaz fut aménagée dans une petite pièce de 9 m2 à l'intérieur de l'ancienne salle des fêtes de l'auberge du Struthof, réquisitionnée dès 1941 par les SS pour y loger les premiers déportés en provenance du KL-Sachsenhausen.
Du 14 au 21 août 1943, 86 déportés juifs provenant du camp d'Auschwitz y sont gazés ; leur corps devaient servir à établir une collection de squelettes pour le professeur August Hirt, directeur de l'Institut d'anatomie de l'Université du Reich de Strasbourg.
La chambre à gaz sera également utilisée par le professeur Otto Bickenbach pour l'étude d'un traitement contre le gaz de combat phosgène (traitement à base d'urotropine). Des déportés, principalement tziganes, y servent de cobayes.

L'évacuation du camp, les procès des responsables

Dans les premiers jours de septembre 1944, devant l'avance des armées alliées, les nazis décidèrent d'évacuer le camp principal, la plupart des déportés étant transférés vers Dachau. Seuls quelques-uns restèrent à Natzweiler sous la garde d'un petit nombre de SS. Le 25 novembre l'armée américaine pénétra dans le camp, premier témoignage de l'univers concentrationnaire nazi découvert par les Alliés à l’Ouest de l’Europe.
Sur les 52 000 personnes déportées à Natzweiler-Struthof ou dans l'un de ses camps annexes entre 1941 et 1944, plus de 20 000 sont mortes.
Dès 1945, les Alliés jugèrent les plus hauts responsables de l'Allemagne nazie à Nuremberg. Ils organisèrent ensuite des procès séparés pour les SS de chacun des camps principaux. Josef Kramer, ancien commandant de Natzweiler et commandant de Bergen-Belsen, fut jugé par les Britanniques pour son rôle dans ce dernier camp. Les autres responsables SS de Natzweiler, arrêtés ou en fuite, furent jugés au cours des procès de Wuppertal, de Rastatt et de Metz.

Centre Européen du Résistant Déporté,
Camp du Struthof : www.struthof.fr

 

 

Liste des camps annexes et Kommandos du KL-Natzweiler

Audun le Tiche

Bad Rappenau

Bensheim

Binau

Bisingen

Calw

Cernay (Sennheim)

Cochem

Colmar

Darmstadt

Dautmergen

Derdingen

Dernau/Ahr

Dormettingen

Echterdingen

Ellwangen

Erzingen

Frankfurt - Katzbach

Frommern

Geisenheim

Geislingen/Steige

Guttenbach

Hailfingen

Haslach

Hayange (Ebange)

Heidenheim

Heppenheim

Hessental

Iffezheim

Kirchleim/Schattst

Kochendorf

Leonberg

Mannheim - Sandhofen

Mulhouse

Neckarbishofsheim

Neckarelz I

Neckarelz II

Neckargartach (Heilbronn)

Neckargerach

Neckarzimmern

Neuenkirchen

Obernai

Peltre

Queuleu

Sainte-Marie-aux-Mines (Markirch)

Schömberg

Schörzingen

Schwindratzheim

Spaichingen

Thil

Unterriexingen

Urbès - Wesserling

Vaihingen

Walldorf

Wasseralfingen

 

Camp
Camps annexes et Kommandos

Camp annexes et Kommandos du camp de Natzweiler-Struthof

Boulanger Roger

Biographie

Leger Jean

Biographie

Marlot Eugène

Biographie

Pahor Boris

Biographie

Winterberger Martin

Biographie

Déportés transférés vers ce camp et/ou ses camps annexes et kommandos


Meyer Yves

Biographie

Boulanger Roger

En 1939, alors qu’il a 14 ans, sa famille quittent Forbach en Moselle en raison de la proximité de la ligne Maginot. Ils sont accueillis en Charente. Roger et son frère sont inscrits au collège de Cognac, leur père, instituteur, reçoit une affectation ; leur mère qui ne parle que le patois mosellan et l'allemand, reste étrangère à ce nouvel environnement.

En septembre 1940, l'Alsace et la Moselle sont annexées. Les habitants considérés comme assimilables doivent revenir. La vie quotidienne, l'enseignement, la vie sportive et culturelle sont contrôlés par le parti nazi. Roger Boulanger et ses amis sont mis dans l'obligation d'adhérer aux Jeunesses hitlériennes pour poursuivre leurs études puis d’incorporer l’armée allemande.

Le 10 mai 1943, Roger qui rêve de rejoindre la France Libre, quitte sa famille sans la prévenir, atteint la frontière suisse, réussit à franchir le Rhin, mais est arrêté par la police des frontières allemande. Il est emprisonné. Mi-novembre 1943, il est remis à la Gestapo et conduit au camp de concentration de Natzweiler-Struthof.

Fin janvier 1944, il est transféré au camp de concentration de Flossenbürg puis au camp annexe de Johanngeorgenstadt à proximité de la frontière tchèque. Soumis au travail forcé, il doit participer à la fabrication de carlingues, fuselages et ailes d'avions.

Le 15 avril 1945, il subit un train puis une marche de la mort. Il s'évade et est aidé par des travailleurs forcé polonais.

Il a rédigé un témoignage : Un fêtu dans les bourrasques de l'Histoire - Les tribulations d'un jeune Lorrain pendant la Seconde Guerre mondiale, Woippy,  Editions Serpenoise, 2007

 

La rumeur se répand : c'est le camp de concentration de Natzweiler-Struthof

Boulanger Roger
France / Natzweiler - Struthof | A l'arrivée des convois

Je sentais ma dimension humaine fondre et se réduire, je ne vivais plus

Boulanger Roger
France / Natzweiler - Struthof | Indifférence émotionnelle

Une potence avait été dressée

Boulanger Roger
France / Natzweiler - Struthof | Pendaison

Leger Jean

1925, La Chapelle–sur-Oreuse (Yonne) - 2015

En 1942, à 17 ans, il participe aux activités de résistances dirigées par le maire de la commune. Fin septembre, il échappe à l'arrestation du réseau, mais décide d'effectuer normalement la rentrée au lycée d'Auxerre. Le 25 novembre, la Gestapo vient l'arrêter en cours de mathématiques. Durement traité à Sens, il connaît ensuite les prisons d'Auxerre et du Cherche-Midi à Paris. Il est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, puis au camp annexe de Kochem où il subit de dures conditions.

En avril 1943, il est ramené au camp du Struthof. Dans le camp, il intègre un réseau clandestin de Français qui s'entraident et le chargent des contacts avec le général Delestraint, premier chef de "L'Armée secrète", soigné à l'infirmerie du camp. Affecté à des travaux de terrassements, sa santé se dégrade ; il se requinque dans l'équipe de nuit des Kartoffelschäler (éplucheurs de pommes de terre).

Le 4 septembre 1944, il est évacué vers Dachau puis expédié au camp annexe d'Allach où il travaille dans un atelier des usines BMW, puis aux déblaiements causés par les bombardements américains et anglais.

Après la libération du camp par les Américains le 29 avril, il survit au typhus puis doit passer deux ans dans des hôpitaux à lutter contre la tuberculose. Il part ensuite travailler en Afrique équatoriale où il reste 30 ans. Après son retour en France, il milite à la FNDIR, à l'ANCR et témoigne dans les collèges et les lycées.

Il a rédigé un témoignage : Petite Chronique de l'Horreur Ordinaire, Yonne, Edité par l'A.N.A.C.R., 1998

L'appel : une cérémonie digne des légendes du Rhin

Leger Jean
France / Natzweiler - Struthof | L'appel

Nous faisons la connaissance du kapo du crématoire

Leger Jean
France / Natzweiler - Struthof | Crématoires - Camps du Reich

Le chantier : un tunnel ferroviaire dans lequel il s'agit d'installer une usine souterraine

Leger Jean
France / Natzweiler - Struthof | Natzweiler-Struthof - Camps annexes et Kommandos

Une jolie petite ville, le long des rives de la Moselle

Leger Jean
France / Natzweiler - Struthof | Natzweiler-Struthof - Camps annexes et Kommandos

Marlot Eugène

1900 - 1998, Dijon

Il est issu d’une famille de paysans du village de Quincey (canton de Nuits-St-Georges, Côte-d'Or). En 1925, il se marie et devient métayer de ses parents. La crise de 1929 l'amène à changer de professions : d’abord gérant d’une épicerie pour une société dijonnaise dans le village de Corgoloin puis libraire à Beaune.

D'un milieu de gauche, Eugène Marlot a été conforté, tout jeune, dans ses idées par la Société laïque de gymnastique à laquelle il appartenait. En 1929-1930, il fait la rencontre décisive de Jean Bouhey, candidat de la SFIO aux élections législatives qui le convainc d'adhérer et de militer à la SFIO. Secrétaire de la section socialiste de Corgoloin puis premier adjoint en 1935, il participe très activement à la campagne électorale de 1936, qui voit l'élection de Jean Bouhey dans la circonscription de Beaune comme député du Front Populaire. Ce dernier est directeur du quotidien de gauche La Bourgogne républicaine auquel Eugène Marlot se consacre désormais. D'abord pacifiste, Eugène Marlot devient antimunichois sous l'influence de Jean Bouhey.

Mobilisé pendant « la drôle de guerre », il connaît la débâcle, la démobilisation, puis l'occupation à Beaune. En 1942, il entre dans un réseau de renseignement anglais, Agir, et, participe au lancement et à la diffusion de feuilles clandestines. Il est, en juillet 1943, le responsable régional de Libération-Nord.

Arrêté, le 11 août 1943, Eugène Marlot est emprisonné à Dijon, à Autun, à Paris (prison du Cherche-midi). Le 18 novembre 1943 il est transféré au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, en qualité de NN (Nuit et brouillard). Il survit aux violences des SS et des Kapos, à l'épuisement par la faim et surtout aux maladies, septicémie, dysenterie, typhus, grâce à l'attention d'amis, d'infirmiers et aux soins d'un médecin allemand détenu lui aussi. Le 2 septembre 1944, il est transféré au camp de Dachau où il est libéré le 29 avril 1945.

A son retour, il reprend son activité à La Bourgogne Républicaine - qui devient Les Dépêches. Il est élu conseiller municipal de Dijon et œuvre pour la réconciliation franco-allemande jusqu’à sa mort en 1998.

Il a rédigé un témoignage, Sac d'os,  récit-témoignage, Dijon, Clea Micro Edition, 1999.

Je suis fasciné par la gueule de notre kapo

Marlot Eugène
France / Natzweiler - Struthof | Prisonniers de fonction

Ehrmanntraut, sous-officier SS, commandait l'opération

Marlot Eugène
France / Natzweiler - Struthof | NN - Nacht und Nebel

Meyer Yves

1923, Paris

En 1940, Yves Meyer refuse l'Armistice. Malgré ses 17 ans, il souhaite ardemment continuer le combat. En 1942, il est actif dans le sud-ouest dans le réseau Judith. Arrêté à la frontière espagnole, il s'évade et reprend des activités de résistance dans un maquis de la vallée de la Maurienne. Arrêté une nouvelle fois au cours d’un déplacement en train, il est amené à la Gestapo de Grenoble d’où il parvient à nouveau à s'évader.

Il gagne la Normandie où il devient chef régional d'un maquis. Il est arrêté le 3 juin 1944 sur dénonciation. Il connaît plusieurs prisons avant d’être transféré au camp de Compiègne. Il est déporté par le convoi du 2 juillet 1944, qui sera nommé le « Convoi de la Mort ». Les conditions du transport furent telles qu’il y eu plus de 900 morts sur 2500 déportés.

Il reste peu de temps au camp de Dachau et est envoyé vers le camp de Neckargerach dans la vallée du Neckar, un ensemble de camps qui dépendent de Natzweiler-Struthof. Il est affecté dans une usine Daimler-Benz Mercedes, montée à l’abri dans une mine de gypse, la mine d’Ogrigheim, où les Allemands fabriquent des moteurs pour les avions Messerschmitt. Il y travaille au terrassement et subit des conditions difficiles. Puis il est transféré dans une autre mine-usine à proximité. Il doit travailler à son aménagement.
Dissimulées dans des mines, ces usines faisaient partie du programme « Goldfisch », créées à la suite du bombardement allié, en mars 1944, qui endommagea gravement l’usine Daimer Benz de Berlin.

Une épidémie de typhus se déclare en novembre 1944 qui décime les rangs des déportés. Le camp de Neckargerach est alors transformé en camp hôpital pour les camps de la vallée du Neckar. Yves Meyer contracte le typhus puis une pleurésie. Des médecins français, prisonniers, soignent les déportés.

La plupart des déportés valides sont évacués vers Dachau. Yves Meyer est transféré vers Osterburken où il est libéré par les Américains. Très affaibli, il est sauvé par leurs soins.

Il a épousé une résistante, déportée de Ravensbrück, Nicole Clarence.

En l’espace de quelques mois, s'est construite une usine

Meyer Yves
France / Natzweiler - Struthof | Natzweiler-Struthof - Camps annexes et Kommandos | 03:56

Le camp de Neckargerach a été transformé en camp hôpital

Meyer Yves
France / Natzweiler - Struthof | Le Revier | 02:07

Les Américains nous ont libérés, étonnés de voir cette masse de gens en si mauvais état

Meyer Yves
France / Natzweiler - Struthof | Libération des camps | 02:04

Pahor Boris

1913, Trieste (Autriche Hongrie)

Née dans cette ville austro-hongroise, frontalière, il aime la culture italienne mais se sent profondément slave. En 1920, il assiste à l’incendie de la maison de la culture slovène par les fascistes italiens. Il a 20 ans lorsqu'il s’engage dans la lutte contre le fascisme. Quand les Allemands prennent le contrôle de la région en 1944, il rejoint les rangs de l’armée de libération yougoslave.

Arrêté, il est déporté au camp de Dachau. Le 16 mars 1944, il est transféré à Sainte-Marie-aux-Mines, camp annexe du camp de Natzweiler puis envoyé au camp principal le 25 mars, puis à nouveau à Dachau en septembre. Il est libéré à Bergen-Belsen en avril 1945.

A son retour, il décide de devenir écrivain. La plupart de ses romans trouve leur source dans l’épreuve de la déportation.

Parmi ses œuvres rédigées en slovène et traduites :
- Pèlerin parmi les ombres, Paris, la Table ronde, 1990
- Printemps difficile, Paris, Phébus, 1995

Winterberger Martin

1917, Dinsheim (Bas-Rhin) - 1993, Gresswiller

Muni d'un brevet de mécanicien tourneur, il fait son service militaire dans l'aviation. Après l'armistice de juin 1940, non démobilisé, il est cantonné dans le sud de la France. En septembre, une permission lui permet de passer quelques jours dans sa famille.

Les autorités allemandes lui interdisent le retour dans la zone non occupée. Quelques manifestations d'hostilité à la germanisation et à la nazification de sa province lui valent d'être arrêté le 15 avril 1941. Envoyé au camp de "rééducation" de Schirmeck, il persiste dans des démonstrations de résistance ce qui lui vaut le cachot puis l’internement le 12 novembre 1941 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, alors en construction.

Durant l'hiver 1941-1942, il subit de dures conditions. Avec quatre camarades, il réussit le 4 août la seule évasion connue du camp de Natzweiler. Si l'un d'entre eux est repris, sa parfaite connaissance de la région, de la langue allemande et les complicités dans une population rurale animée d'un patriotisme français permettent aux fugitifs, d'échapper aux recherches.

Il rejoint en Afrique du Nord la 1ère Première Division Française Libre et participe au débarquement en Provence ; en novembre 1944, il participe à la libération de l'Alsace. Démobilisé en 1945 il reprend son métier de mécanicien aux usines Bugatti de Molsheim.

Une pièce réservée aux punitions corporelles, la « Folterkammer »

Winterberger Martin
France / Natzweiler - Struthof | Actes de torture

200 corps nus, décharnés, pliant sous la morsure du froid vif

Winterberger Martin
France / Natzweiler - Struthof | Châtiments