L’obsession

La nuit qui préside à mes rêves
Les rend plus lourds, et plus poignants…
Faut-il que jamais ne s’achève
Tout ce passé hallucinant.

Dans ce camp de mort et de brume,
Auprès des corps nauséabonds,
C’est la crémation qui fume
Hantant nos esprits moribonds.

Le SS cherche sa victime,
Ses yeux bleus se fixent sur toi,
Mon amie en qui j’avais foi…
Je ne puis oublier ce crime.

Pourquoi sur elle et non sur moi ?

 

Violette MAURICE, « Obsession », Ravensbrück, Cahiers du Rhône, Neuchâtel, La Baconnière, 1946, p.18