Ce linge « propre » était souillé de taches immondes

Une fois par mois, nous recevions du linge propre. Mais nous cherchions aussi à éviter cet échange, car, le plus souvent ce linge « propre » était souillé de taches immondes, et les coutures semées de poux et de lentes en brillaient au soleil.

Nous préférions troquer une ration de pain contre une savonnette supplémentaire et laver notre linge nous-mêmes. Nous le séchions en l'agitant au soleil et au vent pendant nos promenades du dimanche. Nos robes étaient d'un tissu si épais qu'elles restaient humides pendant deux jours après le lavage et pour l'appel du matin c'était bien désagréable.

Suzanne WEINSTEIN, Aperçu sur les conditions de vie et l'état sanitaire du Camp de concentration de Ravensbruck : février-juillet, 1944, Faculté de médecine de Paris, 1946, p.85